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Précarité : un Français sur deux affirme réduire sa consommation de produits d'hygiène, selon une étude

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Un Français sur deux indique que l'augmentation du coût de la vie l’incite à réduire sa consommation de produits d’hygiène, selon une étude de l'Ifop pour l'association Dons Solidaires publiée ce lundi. Une proportion en forte progression par rapport à 2023.

De plus en plus de Français rognent sur les produits d'hygiène en raison de la hausse du coût de la vie. De plus en plus de Français rognent sur les produits d'hygiène en raison de la hausse du coût de la vie.
De plus en plus de Français rognent sur les produits d'hygiène en raison de la hausse du coût de la vie. © Getty - FreshSplash

Savon, shampoing, dentifrice ou encore protections menstruelles : face au coût de la vie et au manque de moyens, des Français doivent se passer de produits d'hygiène. C'est le constat du 4ᵉ baromètre "Hygiène & Précarité en France" de l'association Dons Solidaires, publié ce lundi.

Cette étude, réalisée par l'Ifop, dévoile qu'un Français sur cinq doit arbitrer entre l’achat de nourriture ou de produits d’hygiène. Ce chiffre est encore plus alarmant chez les jeunes, deux fois plus nombreux à être concernés. De leur côté, les femmes subissent toujours de plein fouet la précarité menstruelle. "La précarité hygiénique ne cesse de progresser", alertait déjà l'an dernier Dominique Besançon, déléguée générale de l'association.

Niveau record de la précarité hygiénique

La précarité hygiénique atteint un niveau record, selon le sondage. En raison de l'inflation, la moitié des Français (50%) déclare réduire leur consommation de produits d'hygiène, soit 16 points de plus qu'en 2023, déplore le baromètre de Dons Solidaires. L'association alerte aussi sur les Français qui doivent arbitrer entre l'achat de produits d'hygiène et de la nourriture : un répondant sur cinq se dit concerné. Chez les plus pauvres, ils sont 45%.

Dans ce contexte, les magasins de hard discount sont particulièrement sollicités. Les Français sont désormais un tiers (32%) à s'y rendre pour remplir leurs placards de gels douche ou de shampoings. 8% d'entre eux ont aussi recours à des associations de solidarité contre 6% l’année dernière.

Les Français renoncent à certains produits, des stratégies de contournement mises en place

L'autre enseignement de ce baromètre est que "les Français sont de plus en plus nombreux à renoncer à l’achat de certains produits d’hygiène", indique l'association Dons Solidaires. 16% des répondants ont déjà renoncé à acheter du déodorant, 12% ont déjà fait une croix sur le shampoing et 10% sur le dentifrice. Le papier toilette est aussi concerné : 9% des Français interrogés ont renoncé une fois à en acheter.

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Pour pallier ces renoncements, les Français sont toujours plus nombreux à adopter des stratégies de contournement. Ainsi, l’utilisation du papier toilette est contrôlée dans 23% des foyers (+10 points par rapport à 2023), se laver les cheveux avec autre chose que du shampoing est une réalité pour 15% des Français (+ 5 points), ainsi que se laver sans gel douche (11%) ou se laver les dents sans dentifrice (10%).

Les 18-24 ans particulièrement exposés

Si l'arbitrage entre nourriture et produits d'hygiène concerne un Français sur cinq, cette réalité est bien plus importante chez les jeunes. 41% des moins de 25 ans expliquent faire des choix lorsqu'ils font leurs courses. Dans ce contexte, le recours aux associations solidaires atteint des records chez les jeunes, indique l'association Dons Solidaires : un jeune sur cinq est concerné (22%).

À titre d’exemple, 29% des moins de 25 ans indiquent renoncer à acheter du déodorant et 25% du shampoing. Ces derniers sont également un quart à limiter l’achat de brosses à dents (25%).

Cette situation est vécue douloureusement par les moins de 25 ans concernés, car c'est dans cette génération que le malaise à l'égard de l'apparence physique est le plus marqué. Ainsi, un tiers des jeunes (33%) ressentent de l’anxiété à l’égard de leur hygiène personnelle (contre 13% des Français).

La précarité menstruelle toujours préoccupante

Les Dons Solidaires se disent préoccupés par la précarité menstruelle qui se maintient à un niveau inquiétant alors qu'elle avait déjà "fortement progressé en France entre 2020 et 2023 (+ 6 points)". 16% des femmes indiquent qu’il leur arrive, par manque d’argent, de manquer de protections hygiéniques pour elles ou leur fille. Une problématique qui s’est particulièrement aggravée chez les jeunes femmes de moins de 25 ans qui sont quasiment le double (28%) à être concernées.

Les femmes sont également 11% à expliquer qu’il leur arrive d’utiliser des produits de substitution : notamment du papier toilette, des mouchoirs ou des serviettes en papier (69%).

Méthodologie

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2.000 répondants, représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées du 17 au 22 novembre 2023

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