[Le 2 août], on en était déjà à deux attaques de drones sur Moskva-City [centre d’affaires international de Moscou], et ce ne seront certainement pas les dernières sur le territoire russe. [Deux drones qui “volaient en direction de la ville de Moscou” ont été abattues le 10 août au matin, selon le ministère russe de la Défense].

Toutes ces opérations ukrainiennes poursuivent un seul but : attirer la défense aérienne russe hors d’Ukraine pour qu’elle cesse de défendre des positions sur le front. Une stratégie que le commandement ukrainien semble avoir empruntée à la Russie. Dès l’automne, celle-ci a commencé à bombarder les arrières ukrainiens en utilisant des drones kamikazes.

Les experts affirmaient d’ores et déjà que les drones (pour l’essentiel, ils attaquaient des postes électriques) étaient lancés non pas pour perturber durablement l’approvisionnement électrique de l’Ukraine, mais pour obliger la DCA ukrainienne à défendre des sites militaires à l’arrière et ainsi la contraindre à épuiser ses rares munitions pour résister aux attaques. Les drones ukrainiens ne pourront sans doute pas priver la défense aérienne russe de munitions, mais ils sont pleinement en mesure de l’éloigner de certaines zones du front au plus fort de la contre-offensive.

Quels types de drones attaquent Moscou ?

Dans la nuit du 31 juillet au 1er août, un drone de combat équipé d’une petite charge explosive s’écrasait sur la façade d’un building de Moskva-City, au niveau du 22e étage. Les autorités municipales et le ministère de la Défense affirment que ce drone – comme quelques autres – a été abattu par la défense antiaérienne russe et que ce n’est qu’ensuite qu’il a terminé sa course sur Moskva-City. De même, un drone lancé sur le quartier d’affaires aurait été abattu dans la nuit du 29 au 30 juillet.

Avant cela, des drones kamikazes aux caractéristiques analogues avaient attaqué l’un des bâtiments du ministère de la Défense russe sur l’avenue du Komsomol, ainsi que des cibles de Novaïa Moskva [le grand Moscou]. Et fin mai, pas moins de cinq drones avaient effectué des frappes à Moscou et dans sa région.

Dans une vidéo réalisée ce jour-là dans la région de Moscou, c’est sans doute le drone Beaver [castor] qui a été filmé, un appareil fourni notamment par la Direction générale du renseignement (GUR) du ministère de la Défense ukrainien. Certains affirment que ce drone a été fabriqué en Ukraine, sans qu’on sache quelle entreprise le produit.

Quelques jours auparavant, ces mêmes drones avaient été utilisés dans des attaques contre deux raffineries de la région de Krasnodar. Et le 3 mai, le Kremlin, semble-t-il, avait été attaqué par deux autres drones de fabrication ukrainienne, des UKRJET UJ-22 Airborne. De la même façon, pour les frappes sur des oblasts frontaliers, l’armée ukrainienne utilise des drones chinois Mugin-5 (alors même que le fabricant interdit leur utilisation sur des cibles militaires).

Tous ces appareils présentent des caractéristiques similaires : portée de quel