Le jeûne intermittent de 8 heures lié à un risque 90 % plus élevé de décès cardiovasculaire

jeûne intermittent
Crédits : Yummy pic/istock

Une étude présentée lors des sessions scientifiques EPI Lifestyle 2024 de l’American Heart Association (AHA) a examiné les effets du jeûne intermittent sur la santé cardiovasculaire. Il s’agit d’une stratégie alimentaire qui limite la période pendant laquelle une personne peut manger chaque jour. L’étude a révélé une corrélation entre le jeûne de huit heures et un risque accru de décès.

Qu’est-ce que le jeûne intermittent ?

Le jeûne intermittent est une stratégie alimentaire qui implique de limiter la période pendant laquelle une personne peut consommer des aliments chaque jour. Contrairement à un régime traditionnel, où l’on réduit simplement les calories ou certains types d’aliments, le jeûne intermittent se concentre donc sur le moment où l’on mange plutôt que sur ce que l’on mange.

Il existe différentes méthodes de jeûne intermittent, telles que le jeûne de 16/8 (seize heures de jeûne suivies de huit heures où l’on peut manger) ou le jeûne de 5/2 (cinq jours de repas normaux suivis de deux jours de jeûne ou de très faible apport calorique).

Dans le contexte de l’étude mentionnée, le jeûne de huit heures fait référence à une fenêtre de temps limitée pendant laquelle les participants pouvaient consommer des aliments chaque jour. Les personnes pratiquant ce type de jeûne limitent leur période de consommation alimentaire à huit heures ou moins par jour, ce qui signifie qu’ils jeûnent pendant les seize heures restantes de la journée.

Des bienfaits pour la santé ?

Cette pratique est devenue populaire en raison de ses prétendus bienfaits pour la santé. Certaines personnes l’adoptent dans l’espoir de perdre du poids, car elle peut aider à réduire l’apport calorique global. De plus, des recherches antérieures ont suggéré que le jeûne intermittent peut améliorer certains aspects de la santé, tels que la sensibilité à l’insuline, la régulation du glucose sanguin et la réduction de l’inflammation.

Malgré les avantages potentiels du jeûne intermittent rapportés par certains, d’autres chercheurs ont cependant exprimé des doutes quant à ses effets réels sur la santé à long terme. Plusieurs études ont en effet remis en question la durabilité des résultats positifs de la pratique, en particulier en ce qui concerne la perte de poids à long terme. De plus, il existe des préoccupations concernant les effets du jeûne intermittent sur la santé mentale et émotionnelle, ainsi que sur la relation avec les troubles alimentaires.

En conséquence, il est important de mener des recherches rigoureuses pour évaluer les avantages et les inconvénients potentiels de cette pratique.

Les études telles que celle présentée lors des sessions scientifiques EPI Lifestyle 2024 de l’American Heart Association sont ainsi cruciales pour évaluer les véritables implications du jeûne intermittent sur la santé. En examinant un grand échantillon de participants sur une période prolongée, ces recherches peuvent fournir des informations précieuses sur les effets à long terme de la pratique.

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Crédits : Pheelings Media/istock

Un risque cardiovasculaire plus élevé

Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs ont examiné les effets du jeûne de 8h sur la santé cardiovasculaire en analysant les données de plus de 20 000 adultes américains suivis pendant environ huit ans. Ils ont alors constaté que les participants présentaient un risque 91 % plus élevé de décès d’origine cardiaque par rapport à ceux qui avaient une plage de repas plus étendue, généralement de 12 à 16 heures.

Cette corrélation a été observée même après avoir pris en compte d’autres facteurs tels que l’âge, le sexe, le niveau d’activité physique et l’indice de masse corporelle (IMC).

Les chercheurs notent cependant la nécessité de faire preuve de prudence quant à l’interprétation de ces résultats en raison de certaines limitations. Par exemple, les données diététiques étaient basées sur l’auto-évaluation, ce qui peut entraîner des erreurs de mémoire. De plus, l’étude n’a pas pris en compte la qualité nutritionnelle de l’alimentation des participants ni les raisons pour lesquelles ils pratiquaient le jeûne intermittent. Or, ces variables pourraient influencer les résultats.

Cet article est uniquement à titre informatif et ne vise pas à offrir des conseils médicaux.