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Uniforme à l'école: à quoi va ressembler l'expérimentation lancée en 2024

DOCUMENT BFMTV. L'uniforme expérimenté dans certains établissements scolaires volontaires à partir de 2024, comme annoncé par Gabriel Attal, ne sera pas imposé à l'échelle nationale. En cas de refus d'un élève de le porter, il pourra être sanctionné.

Les détails se précisent. Des documents détaillant la mise en place concrète de l'expérimentation de l'uniforme à l'école dans des établissements volontaires pour 2024 ont été envoyés par le ministère de l'Éducation vendredi aux collectivités locales. BFMTV a pu les consulter.

Le port par les élèves de l'uniforme à l'école doit faire l'objet d'une "expérimentation d'ampleur" dans diverses collectivités locales pour mesurer scientifiquement l'efficacité d'une telle mesure, a annoncé le 6 décembre le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, sans donner plus de précisions.

Premières expérimentations à Reims et Perpignan?

Selon nos informations, cette expérimentation devrait débuter dès le printemps 2024 pour certaines villes, comme Reims ou Perpignan. Pour les autres, le coup d'envoi sera donné à la rentrée de septembre. Le test devrait durer deux ans. Seuls les écoles primaires, collèges et lycées peuvent y participer, pas les maternelles.

D'après les documents envoyés, le port de l'uniforme sera obligatoire pour "les seuls élèves des écoles, collèges et lycées volontaires" et concernera toutes les classes de ces établissements dont la liste exhaustive n'a pas encore été arrêtée. La tenue devra aussi être portée "pendant toute activité liée à l’enseignement qui se déroule à l’extérieur de leur enceinte étant inscrit au règlement intérieur".

La décision de participer à l'expérimentation doit être validée par un vote réalisé en conseil d'école ou en conseil d'administration. Le porte de l'uniforme doit être ajouté au règlement intérieur.

Adapté selon les régions

Le détail de la tenue n'est pas imposé à l'échelle nationale. "La mise en œuvre du port d’une tenue vestimentaire commune implique de mettre à disposition des élèves et de leurs familles un trousseau dont la composition est déterminée localement et au cas par cas en étroite collaboration avec la collectivité territoriale et après échanges avec le prestataire", indique le guide.

Pourquoi le gouvernement veut-il expérimenter le port de l'uniforme ?
Pourquoi le gouvernement veut-il expérimenter le port de l'uniforme ?
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Elle pourra être adaptée aux "spécificités météorologiques de certains territoires", mais aussi au long de l'année "durant la période hivernale ou en cas de fortes chaleurs", ainsi qu'en fonction des enseignements, comme "l'éducation physique et sportive, atelier professionnel, etc". Il peut être agrémenté d'un écusson représentant l'établissement ou être adapté selon les niveaux de classe.

"Le trousseau n’est pas nécessairement une tenue complète, il peut comprendre, à titre d’exemple, uniquement des pièces pour le haut", précise le guide. Ce sera notamment le cas pour les établissements participant de la région Rhône-Alpes.

Seul critère imposé: "ces trousseaux doivent naturellement respecter les principes de neutralité et de laïcité".

Une "évaluation" à venir

Pour que l'expérimentation se déroule au mieux, il est recommandé aux collectivités "d’expliquer le sens et le bénéfice attendu de cette mesure, et de veiller ensuite au respect de ces règles, dans le cadre d’un dialogue avec les élèves et les parents".

Une fois l'expérimentation achevée, elle fera l'objet d'une "évaluation, dont les modalités seront précisées".

Il s'agira de mesurer "les effets de ces expériences sur le bien-être des élèves, le climat scolaire, la réduction des inégalités sociales dans la réussite scolaire et d’analyser la question de l’adhésion des familles et des modalités de collaboration entre les acteurs concerné".

Une sanction possible en cas de refus

Que devront faire les établissements en cas de refus par certains élèves? Le document d'accompagnement des établissements indique que, dans le cadre de l'expérimentation, le port de l'uniforme sera rajouté au règlement intérieur des écoles concernées.

"Le refus du port de la tenue scolaire sera donc géré comme tout manquement au règlement intérieur de l’école ou de l’établissement scolaire", est-il écrit.

Il pourra ainsi faire l'objet de sanctions, non prédéfinies. "Le chef d’établissement peut choisir de donner une punition ou une sanction en fonction de la gravité de la faute, qu’il lui revient à ce moment-là d’évaluer", indique le communiqué.

Pas de coût pour les familles

Concernant le coût de la tenue, elle ne sera pas à porter pour les familles. "La fourniture des trousseaux est prise en charge par les collectivités locales qui peuvent bénéficier d’un appui financier du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse", est-il assuré, y compris en cas de "perte" ou de "dégradation involontaire" de la tenue.

Parmi les villes intéressées par l'expérimentation, Metz, en Moselle, Nice, dans les Alpes-Maritimes, ou encore Puteaux, dans les Hauts-de-Seine, ont déjà manifesté leur intérêt, sans que la décision soit encore formellement actée.

Le ministre de l'Éducation nationale a indiqué mercredi qu'il annoncerait "d'ici les fêtes" les modalités exactes de cette expérimentation.

Thomas Soulié, Véronique Fèvre, Juliette Desmonceaux