Près de 230 000 enfants et femmes enceintes ou venant d’accoucher « risquent de mourir de faim » au Soudan, déchiré par près d’un an de guerre entre généraux rivaux, alerte mercredi 13 mars dans un communiqué l’ONG Save the Children.
Les combats ont fait des milliers de morts et huit millions de déplacés, selon les Nations unies (ONU), et plongé le Soudan dans « l’une des pires situations nutritionnelles au monde », explique Arif Noor, directeur local de Save the Children, cité dans le communiqué. Selon l’organisation non gouvernementale (ONG), « plus de 2,9 millions d’enfants souffrent de malnutrition et 729 000 enfants supplémentaires âgés de moins de 5 ans souffrent de malnutrition sévère », la forme la plus mortelle de la faim.
Au début de mars, le Programme alimentaire mondial (PAM) alertait déjà : la guerre « pourrait créer la plus grande crise de la faim au monde » dans un pays qui connaît déjà la plus importante crise de déplacement de population du globe. Les bombardements de civils, les destructions d’infrastructures, les viols, les pillages, les déplacements forcés et les villages incendiés sont devenus le quotidien des 48 millions de Soudanais.
Une guerre qui pourrait durer des années
Pour M. Noor, les conséquences s’étendent sur le long terme : « Pas de saison agricole l’an dernier signifie pas de nourriture aujourd’hui. Pas de semaisons aujourd’hui signifie pas de nourriture demain. » « Le cycle de la faim ne cesse de s’aggraver sans aucune issue en vue, seulement plus de misère », ajoute-t-il, alors que plus de la moitié des Soudanais, dont 14 millions d’enfants, ont actuellement besoin d’aide humanitaire pour survivre, d’après l’ONU.
La guerre – qui pourrait durer des années, selon les experts – entre l’armée et les redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) a poussé 18 millions de Soudanais dans une insécurité alimentaire aiguë, dont 5 millions ont atteint le dernier palier avant la famine. Dans ce contexte, la communauté internationale peine à financer l’aide aux déplacés, réfugiés, blessés et autres victimes de violences sexuelles, alors que la justice internationale s’inquiète de « crimes de guerre ».
Les humanitaires, empêchés d’entrer ou de circuler par les autorités et attaqués par les deux camps, répètent qu’ils n’ont reçu que 5,5 % de leurs besoins de financement pour faire face à la faim.
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