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Au Kosovo, les soldats de la KFor renforcent la sécurité face aux manifestations serbes

La force de maintien de la paix de l'Otan a renforcé sa présence dans le nord du Kosovo, en proie à des tensions depuis plusieurs jours. Des centaines de manifestants serbes continuent à protester contre l'élection, en avril, de maires kosovars albanais dans des localités à majorité serbe.

Des soldats de la Force pour le Kosovo (KFor) déployés à Leposavic, au Kosovo, le 31 mai 2023.
Des soldats de la Force pour le Kosovo (KFor) déployés à Leposavic, au Kosovo, le 31 mai 2023. © Fatos Bytyci, Reuters
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Les tensions ne baissent pas au Kosovo. Les soldats de maintien de la paix de l'Otan ont renforcé leurs mesures de sécurité mercredi 31 mai autour d'une mairie du nord du Kosovo, devant laquelle des centaines de manifestants serbes se sont rassemblés à nouveau après de violents heurts qui ont fait plus de 80 blessés.

La région va de crise en crise depuis des années, mais les grandes puissances ont attribué la responsabilité des derniers incidents à Pristina, Paris mettant en cause le gouvernement kosovar dans la foulée de propos très durs de Washington contre son allié historique.

L'Otan a décidé de dépêcher dans la région des centaines de renforts pour appuyer les troupes déjà déployées par la KFor, la force multinationale emmenée par l'Alliance atlantique dans l'ex-province de Belgrade, après des affrontements avec des manifestants serbes lundi.

Des centaines de protestataires se sont à nouveau retrouvés mercredi devant la mairie de Zvecan, lourdement protégée par les soldats de la KFor, avant de quitter les lieux au bout de quelques heures, rapporte une correspondante de l'AFP.

La KFor a encerclé le bâtiment municipal et renforcé sa défense avec du fil barbelé et une barrière en métal.

Les manifestants ont déployé un gigantesque drapeau serbe de plus de 200 mètres de long entre le centre-ville et les abords de la mairie. Ils ont également brandi une bannière dédiée à la star serbe du tennis Novak Djokovic, lequel a écrit sur une caméra après son premier match à Roland-Garros "Le Kosovo est le cœur de la Serbie".

Selon la télévision officielle serbe RTS, les manifestants seront de retour jeudi.

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700 soldats supplémentaires déployés

De nombreux membres de la communauté serbe majoritaire dans quatre villes du nord du Kosovo ne reconnaissent pas l'autorité de Pristina, et sont fidèles à Belgrade.

Les Serbes ont boycotté les municipales d'avril dans ces localités, ce qui a abouti à l'élection de maires albanais avec une participation de moins de 3,5 %. Leur intronisation la semaine dernière par le gouvernement kosovar a mis le feu aux poudres.

Trois véhicules blindés des forces spéciales de la police kosovare, dont la présence suscite toujours l'ire de nombreux Serbes, étaient garés devant la mairie.

Les manifestants réclament le départ des maires albanais et de la police kosovare.

Lundi, trente soldats de la KFor ont été blessés lors d'affrontements avec les protestataires serbes, impliquant des jets de cocktail Molotov et de pierres.

Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, a dénoncé des attaques "inacceptables" et annoncé en conséquence l'envoi de renforts. "Nous avons décidé de déployer 700 soldats supplémentaires de la force de réserve opérationnelle pour les Balkans occidentaux et avons mis un autre bataillon des forces de réserve en état d'alerte avancé."

Du côté des manifestants, Belgrade a annoncé 52 blessés.

Emmanuel Macron pointe la "responsabilité" des autorités kosovares

La Serbie, soutenue par ses alliés russe et chinois, n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée en 2008 par son ex-province, une décennie après une guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais.

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé la "responsabilité" de Pristina dans le dernier accès de fièvre. "Très clairement, il y a une responsabilité des autorités kosovares dans la situation actuelle et un non-respect d'un accord qui était pourtant important et qui avait été scellé il y a juste quelques semaines", a-t-il déclaré, en référence à un accord visant à la normalisation récemment annoncé par l'Union européenne.

La veille, les États-Unis, les principaux alliés du Kosovo, dont ils ont défendu l'indépendance, avaient également mis en cause la responsabilité du Premier ministre kosovar Albin Kurti dans la crise. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré que sa décision sur les maires avait "fortement et inutilement aggravé les tensions".

Albin Kurti a assuré que Pristina "travaillait dur pour rechercher une porte de sortie", estimant que le rythme des réunions tenues sous la houlette de Bruxelles devait être plus soutenu. "Nous avons besoin d'un dialogue plus intense, pas de tenir des réunions à haut niveau tous les deux mois", a-t-il déclaré.

La guerre du Kosovo, où vivent 1,8 million d'habitants en très grande majorité albanais, a pris fin en 1999 avec une campagne de bombardements de l'Otan menée par les États-Unis.

La minorité serbe compte 120 000 membres, dont un tiers environ vivent dans le Nord. Belgrade exige l'application d'un accord de 2013 prévoyant la création d'une association de dix municipalités à majorité serbe. Mais nombre de Kosovars albanais craignent la création d'un gouvernement parallèle contrôlé par la Serbie.

Le Kremlin a apporté son "soutien inconditionnel" aux Serbes du Kosovo, ajoutant que tous leurs "droits et intérêts légitimes devaient être respectés".

Avec AFP

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