C’était somme toute une bonne soirée pour la gauche, dimanche 24 septembre. Sans effusions non plus, le Sénat restant, comme attendu, sous le contrôle de la droite et du centre. Mais chacun des groupes de gauche déjà présent au Palais du Luxembourg – socialiste, écologiste, communiste – a un peu progressé. De quoi les porter, en tout, de 91 sièges à une centaine, et faire passer l’amertume des quelques victoires ratées de peu, liées aux désunions et aux voix réunies par les listes autonomes de La France insoumise (LFI).
Côté positif, l’alliance des gauches et des écologistes fait carton plein à Paris. « Le match à Paris, c’est huit sénateurs pour la gauche et les écologistes, quatre pour la droite », a salué Yannick Jadot, élu dans la capitale avec deux collègues écologistes, Antoinette Guhl et Anne Souyris. Au niveau national, les écologistes passent officiellement de 12 à 15 sénateurs, officieusement à 17, avec l’arrivée négociée de deux sénateurs supplémentaires. Cela correspond à un scénario dans la fourchette basse envisagée. Quelques jours avant l’élection, certains pensaient pouvoir atteindre la vingtaine d’élus. Le nombre semble désormais hors de portée, même en comptant les négociations à venir avec de nouveaux entrants sans étiquette.
« De la biodiversité dans l’Hémicycle »
Europe Ecologie-Les Verts (EELV) réussit toutefois la prouesse de ravir un siège à la droite dans les Yvelines, fief du président (Les Républicains) du Sénat, Gérard Larcher, mais aussi d’en garder un dans le Val-de-Marne malgré les divisions de la gauche, où un socialiste dissident, Akli Mellouli, entre au Sénat dans les rangs du groupe écologiste. Le président du groupe, Guillaume Gontard, est réélu dans l’Isère, et, pour les Français établis hors de France, l’écologiste Mathilde Ollivier fait son entrée dans le groupe à 29 ans ; elle devient la benjamine du Sénat. De quoi réjouir Marine Tondelier, numéro un d’EELV : « Les écologistes amènent de la biodiversité dans l’Hémicycle et dans les projets de loi. »
Côté socialiste, le groupe reste à 64, voire un peu plus selon les négociations à venir, et demeure le premier groupe d’opposition. « Il y avait beaucoup de risque dans cette campagne », relève Patrick Kanner. Le président du groupe se dit satisfait et estime qu’au total, la gauche et les Verts vont « tutoyer la barre des 100 et la passer », si l’on prend en compte les radicaux de gauche. Les socialistes, qui renouvelaient la moitié de leurs sièges, gardent leurs places fortes du Nord (Patrick Kanner), du Val-d’Oise (Rachid Temal), des Landes (Eric Kerrouche). Ils en conquièrent de nouvelles en Seine-Saint-Denis, où ils passent d’un à deux sénateurs, et arrachent un nouveau siège dans le Morbihan et dans l’Essonne. Dans le Val-de-Marne, la socialiste Laurence Rossignol est réélue à l’issue d’une campagne incertaine, après avoir été exfiltrée de son fief de l’Oise par un protégé d’Olivier Faure, Alexandre Ouizille, qui est lui aussi élu.
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