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Après les cinémas, les trains sont-ils également victimes des punaises de lit ?

La présence de punaises de lit reste «à confirmer», communique la SNCF.
La présence de punaises de lit reste «à confirmer», communique la SNCF. OceanProd / stock.adobe.com

Après la diffusion de plusieurs photos et vidéos montrant des punaises de lit dans des trains, la question se pose : risque-t-on d’en trouver dans nos transports du quotidien ?

Après les cinémas UGC, les trains SNCF... Les punaises de lit auraient-elles décidé de se faire moins discrètes ? Depuis quelques jours, plusieurs clichés et vidéos circulent sur les réseaux sociaux montrant ce qui semble être des punaises de lit sur des sièges de train. Publiée vendredi soir à 22h29, la dernière en date a déjà fait plus de 4,9 millions de vues sur X (ex-Twitter), ce lundi. Selon la personne à l’origine de la publication, la vidéo aurait été tournée sur le Ouigo parti à 20h57 de l’aéroport Roissy-CDG 2 en direction de Tourcoing.

Quelques jours plus tôt, une autre publication sur X avait déchaîné les passions, et recueilli pas moins de 7,1 millions de vues. «Seraient-ce des punaises de lit dans vos trains, SNCF Voyageurs ?», avait écrit l’intéressée dans un texte accompagnant ses photos, sur lesquelles l’on distingue ce qui pourrait également être une punaise de lit. Selon les dires de cette voyageuse, ces images auraient été capturées dans un TGV en partance de la gare de l'Est, dans une voiture «infestée», sur les «sièges et moquette».

Les transports ne sont pas épargnés

Interrogé à ce sujet, Stéphane Bras, le porte-parole national de la CS3D (Chambre syndicale de la dératisation, de la désinfection et de la désinsectisation) confirme qu’il s’agit bien de punaises de lit. Sur la vidéo tournée vendredi, «il n'y a aucun doute», précise-t-il, avant de lancer : «et là, vu la taille, c’est visiblement une punaise adulte qui a déjà pris une partie de son repas». Mais la présence de celle-ci dans un train n’a rien d’étonnant selon le spécialiste. Lui assure en effet que la présence de ces nuisibles «est de plus en plus importante dans notre société» et «touche tous les secteurs, pas seulement l’hébergement de tourisme». «Il n’y a pas de raisons que les transports en commun soient épargnés», lâche-t-il.

Face à ces accusations, la SNCF n'a eu d'autres choix que de se défendre. Contactée, l’entreprise publique nous explique ce lundi avoir en effet «été saisie de quelques signalements de présences d'insectes ces derniers jours dans certains trains». Des présences de punaises de lit qui restent «à confirmer» communique-t-on en interne, assurant tout de même prendre le sujet «très au sérieux». Pour autant, «ce sont des cas heureusement très isolés car nous n'avons connu quasiment aucun cas ces derniers mois», précise la SNCF. Avant de détailler le protocole mise en place à chaque signalement : «Dès la suspicion signalée, par mesure de précaution les voyageurs sont déplacés dans une autre voiture et la voiture suspecte condamnée le temps de mener toutes les inspections et les éventuels traitements».

Un traitement à la fois préventif et curatif

Le groupe prend tout de même le soin de détailler son traitement «à la fois préventif et curatif» qu'il assure «très régulier» : «sur les TGV (INOUI et OUIGO), nous avons mis en œuvre une trame de traitement des nuisibles (cafards, fourmis, …), y compris les punaises de lit, que nous suivons scrupuleusement». Au programme donc un traitement préventif appliqué tous les 60 jours, avec un «nettoyage approfondi», la «pose de pièges spécifiques», la «pose de gels anti-nuisibles dans des zones non accessibles aux clients», la «vaporisation d'insecticide dans toutes les voitures» et si besoin, la «pose de poudre de diatomée dans les zones d'humidité».

En cas de signalement, la SNCF explique déclencher des dispositifs «one-shot » dans l'ensemble de la rame, renouvelés «tous les 15 jours pendant 1 mois minimum, avec contrôle de la rame toutes les semaines». Et en cas de présence plus importante de nuisibles, la rame «est sortie du service commercial», afin de subir «des traitements intensifs quotidiens jusqu'à disparition des nuisibles». Un protocole qui peut durer «entre 3 et 5 jours», et qui peut comprendre le démontage d'un certain nombre d'éléments à l'intérieur des voitures «en cas de besoin». La rame est ensuite «suivie et contrôlée toutes les semaines durant le mois qui suit sa remise en service commercial».

Et la démarche est la même pour les Intercités et dans les trains de nuit, même si «le nombre de cas remonté est quasi nul depuis plusieurs années», assure la SNCF. Le taux d'infestation global du parc Intercités est notamment «en forte baisse», et ce, grâce aux effets cumulés de «la mise en place d'un traitement préventif depuis plusieurs années», «l’efficacité du traitement curatif en cas de signalement» et «la rénovation des voitures, notamment de nuit, engagée en 2020 et terminée à l'été 2023».

Sur X, un internaute se présentant comme «agent SNCF», promet qu’«il n'y a jamais eu d'infestations dans les rames TGV. Ni de punaise de lit ni de cafards ». Seulement «des présences ponctuelles d'insectes ». Selon lui, malgré le risque que des voyageurs introduisent ces nuisibles dans les trains, leur prolifération serait impossible dans la mesure où les rames sont «traitées pendant les opérations de nettoyage majeures» et «chaque signalement d'insectes» est suivi d’«un traitement de choc par fumigation». En outre, il assure que la SNCF a durci ces opérations ces dernières années, «avec un traitement préventif tous les 60 jours».

Des punaises de lit en recrudescence

Pour autant, les professionnels du secteur sont inquiets, et s’interrogent sur le niveau d’information de l’ensemble des acteurs de la chaîne de gestion du risque. «Ça fait plusieurs années qu'on alerte sur la situation de recrudescence de punaises de lit», explique Stéphane Bras, pour qui le risque «n'a probablement pas été pris à sa juste valeur». Le spécialiste estime notamment que cette problématique «doit être contrôlée à l'échelle de la société», et qu’il faut absolument «que le risque soit connu, et que les mesures d'anticipation et de traitement soient plus nombreuses».

En outre, il préconise de mettre en place «une grande campagne de pédagogie à l’échelle nationale» et invite le grand public à adopter «une attitude de précaution et d’anticipation», en évitant d’étaler ses affaires dans tous les placards d’un hôtel ou encore en inspectant systématiquement ses vêtements après être allé au cinéma, par exemple. Heureusement selon lui, il existe une véritable «caisse à outils avec des moyens de lutte pluriels», dont des traitements standards avec une base insecticide mais aussi la détection canine, ou encore les traitements à la vapeur, par la chaleur ou par le froid. Et preuve selon lui que «la communication n’a pas été assez bonne» sur le sujet, «quand vous voyez une fourmi, vous savez que c’est une fourmi. Quand c’est une punaise de lit, vous m’appelez pour vérifier».

Après les cinémas, les trains sont-ils également victimes des punaises de lit ?

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27 commentaires
  • winchboat

    le

    On imagine à quelques mois des JO24, belle publicité !
    La sonnette d’alarme avait été donnée avec les infections dans les cinémas parisiens, qui ont tardé à réagir….trop tard.
    Dans le métro et les transports, l’invasion va s’étendre encore plus vite.
    Et avec les rats qui pullulent Paris, alors les écolos, silence radio ?

  • Marco54

    le

    A mon époque lointaine j'en conviens pas de tissu dans les wagons de métro. Les bancs étaient en bois. On avait des bons dos à l'époque...

  • Félix86

    le

    Déjà faudrait enlever toute la moquette au sol pour la remplacer par du lino pvc. Et les tissus des sièges par du cuir synthétique. Autant de texture lisse

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