Manifestant amputé d'un testicule à Paris : l'avocate du jeune homme dénonce un geste délibéré des forces de l'ordre

  • Les faits se sont déroulés lors de la manifestation du 19 janvier contre la réforme des retraites à Paris.
    Les faits se sont déroulés lors de la manifestation du 19 janvier contre la réforme des retraites à Paris. MAXPPP - Jan Schmidt-Whitley/Le Pictorium
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MIDI LIBRE

L'avocate du jeune homme amputé d'un testicule à la suite des manifestations contre la réforme des retraites a dénoncé un acte délibéré visant les parties génitales de l'ingénieur franco-espagnol. 

Après avoir reçu un coup de matraque lors des manifestations du 19 janvier, un ingénieur a dû être amputé d'un testicule. Le jeune homme d'origine franco-espagnole a décidé de porter plainte afin que cela "ne se reproduise plus". Son avocate, Maître Simon, dénonce un acte délibéré commis par les forces de l'ordre. 

La victime ne représentait "aucun danger"

Selon l'avocate du jeune homme, son client, au moment des faits, ne présentait aucun danger. Il a dû être amputé d'un testicule après avoir été frappé par un policier au niveau des parties génitales, un acte que Maitre Simon considère comme délibéré. Pour elle, "c'est un acte purement gratuit avec un coup extrêmement violent", assène-t-elle auprès de nos confrères de BFMTV.

Est-ce qu'à ce moment-là, pour ce policier, il est nécessaire de venir asséner un coup de matraque dans les parties génitales de mon client sachant qu'il n'y a aucune interpellation après

Pour l'avocate, interviewée par BFMTV, l'avocate a demandé que le policier responsable de cette blessure soit identifié. Elle rapporte que son client est traumatisé par cette atteinte et que "sa vie est en train de basculer avec des conséquences irréversibles sur sa santé physique et sa santé mentale". 

https://www.bfmtv.com/paris/manifestant-ampute-d-un-testicule-a-paris-son-avocate-demande-l-identification-du-policier_AV-202301220320.html

15 ans de réclusion encourus

Une plainte a été déposée en fin de semaine, avec constitution de partie civile pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique entraînant une mutilation", passible de 15 ans de réclusion criminelle. L'avocate de la victime de 26 ans s'étonne que l'inspection générale de la police nationale (IGPN) n'ait pas déjà auditionné son client et regrette "une forme d'inertie judiciaire dans ces dossiers". 

Toujours hospitalisé dans établissement parisien, Ivan S. raconte à Libé qu'avant le drame, il devait rejoindre son cousin, adhérent à la CGT, à l’avant du cortège, pour lui aussi manifester contre la réforme des retraites. Car chez le jeune homme, c'est en famille que l'on se mobilise : "Dans la famille, il y a une forte tradition syndicale, plutôt côté service public, raconte cet ingénieur dans une grande entreprise française. J’ai déjà manifesté plusieurs fois, y compris avec mes tantes de 60 ans."

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