SANTÉ - Cette étude vient balayer un cliché sur les personnes âgées : ce n’est pas forcément la classe d’âge la plus touchée par la solitude. Les jeunes y sont davantage confrontés. Si plus de quatre Français sur dix (44 %) affirment se sentir régulièrement seuls, les 18-24 ans sont 62 % à partager ce constat, contre 37 % chez les plus de 65 ans. Ce sont les conclusions d’une étude de l’IFOP/FLASHS, parue ce mardi 23 janvier, à l’occasion de la journée mondiale des solitudes.
Se sentir seul ne rime pas forcément avec souffrance – 58 % des Français affirment ainsi parfois chercher la solitude. Celles et ceux qui se sentent régulièrement seuls se divisent en deux camps : « 51 % ne souffrent pas de leur solitude tandis que 49 % indiquent qu’elle les affecte plus ou moins sensiblement. » Là encore, les jeunes sont ceux qui en souffrent le plus (63 %).
L’autre catégorie particulièrement concernée par la solitude rassemble les personnes en situation de précarité. Elles sont 49 % à la ressentir (contre 32 % chez les plus aisés) et 59 % disent ressentir de la souffrance. Les femmes (48 %) sont également plus nombreuses que les hommes (40 %) à se sentir seules.
Cette enquête a été réalisée par l’IFOP/FLASHS pour Goodflair.com par questionnaire auto-administré du 9 au 11 janvier 2024 auprès d’un échantillon de 2 432 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Des conséquences sur la santé mentale
Si l’étude alerte sur la solitude, c’est parce qu’elle « affecte la santé mentale des millions de nos concitoyens qui font état de différents troubles psychiques ». Plus de huit personnes sur dix (82 %) connaissant régulièrement des moments d’isolement ont déjà ressenti différents troubles perturbant leur santé psychologique.
C’est particulièrement vrai pour les pleurs (67 %), les épisodes de stress (66 %), les problèmes de sommeils (61 %), les états dépressifs (50 %) et les pensées suicidaires (34 %). Encore une fois, la catégorie d’âge la plus concernée est… les 18-24 ans, puisqu’ils sont 90 % à être touchés par ces répercussions.
Alors, que font ces personnes pour rompre leur isolement ? Elles se tournent vers le numérique, et surfent sur les réseaux sociaux (69 %) – qui renforcent pourtant la solitude –, les applications de rencontres (32 %) et échangent même avec des robots conversationnels (13 %).
Selon l’étude, « les animaux de compagnie sont par ailleurs considérés par les Français comme de véritables alliés contre la solitude ». Ils sont 45 % à considérer que « les interactions avec un compagnon à deux ou quatre pattes sont plus réconfortantes que celles qu’ils peuvent avoir avec des humains lorsqu’ils se sentent seuls ».
Remédier à la solitude était l’une des raisons pour laquelle un tiers des propriétaires d’un animal de compagnie a décidé d’en avoir un. Et là encore… les jeunes sont les plus concernés, puisque 45 % des 18-24 ans et 42 % des 25-34 disent être dans ce cas.
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