La nouvelle se trouve à la une de tous les sites d’information du pays : l’ancien Premier ministre Imran Khan a été arrêté mardi 9 mai devant un tribunal d’Islamabad. Les événements ont pris une tournure “choquante”, juge Dawn.

“Le chef du PTI [Pakistan Tehreek-e-Insaf], Imran Khan, qui était présent à la Haute Cour d’Islamabad pour deux audiences mardi après-midi, a été arrêté dans les locaux du tribunal dans l’affaire Al-Qadir Trust”, écrit le quotidien pakistanais. Le journal fait référence à une affaire de corruption dans laquelle l’ex-champion de cricket et son épouse sont accusés d’avoir perçu des milliards de roupies lorsque Khan était au pouvoir, de 2018 à 2022.

Selon Dawn, l’avocat du parti d’Imran Khan a affirmé que ce dernier avait été frappé à la tête, blessé à une jambe et “torturé” durant son arrestation (que l’on peut observer dans la vidéo ci-dessous). Le ministre de l’Intérieur, Rana Sanaullah, a démenti les accusations de torture, selon The News.

L’arrestation de l’ancien dirigeant, devenu figure de l’opposition, a déclenché des manifestations à travers plusieurs villes du pays, rapporte The Nation. À Islamabad, les autorités ont interdit tout rassemblement de plus de quatre personnes et ont prévenu que les contrevenants seraient punis. La police de Peshawar a été mise en état d’alerte.

Des supporteurs d’Imran Khan ont mis à sac la résidence de l’un des commandants de l’armée à Lahore et des manifestants ont aussi enfoncé la porte du quartier général de l’armée à Rawalpindi, à côté d’Islamabad. À Karachi, des véhicules ont été incendiés.

L’internet mobile a été suspendu dans tout le pays sur instruction du ministère de l’Intérieur, rapporte Dawn, et l’accès aux réseaux sociaux a été restreint.

Imran Khan a déjà échappé à plusieurs tentatives d’arrestation ces derniers mois, notamment lors d’une descente de la police à son domicile de Lahore. “Selon le chef du PTI, plus d’une centaine d’affaires – allant de la sédition à la corruption – ont été enregistrées contre lui”, souligne Dawn.

L’arrestation d’Imran Khan intervient à la suite des accusations qu’il a portées il y a quelques jours contre le général Faisal Naseer. Khan affirme que cet officier supérieur des services de renseignements est “impliqué dans la tentative d’assassinat” dont l’ancien Premier ministre a été victime lors de sa grande marche politique qui devait relier Lahore à Islamabad, début novembre 2022.

“Ces allégations fabriquées de toutes pièces et malveillantes sont extrêmement malheureuses, déplorables et inacceptables”, a mis en garde dans un communiqué le service des relations publiques interservices de l’armée.