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Catastrophe climatique

Inondations au Brésil : le bilan après les pluies torrentielles s’alourdit à 57 morts et 67 disparus

Entre inondations et glissements de terrain, le bilan s’aggrave encore ce samedi 4 mai dans l’Etat du Rio Grande do Sul après de violentes intempéries. Une station-service a explosé dans la métropole de Porto Alegre, dont plusieurs quartiers sont sous les eaux.
par LIBERATION et AFP
publié le 3 mai 2024 à 8h58
(mis à jour le 4 mai 2024 à 14h49)

Il s’agit du «pire désastre climatique» jamais vu dans la région et la situation «absolument sans précédent» est «dramatique», selon le gouverneur du Rio Grande do Sul, Eduardo Leite. Les pluies torrentielles qui ont touché le sud du Brésil en fin de semaine dernière ont fait au moins 57 morts, tandis que 67 personnes sont toujours portées disparues, ont fait savoir les autorités brésiliennes ce samedi 4 mai. Le précédent bilan, en date de mercredi soir, faisait état de 29 morts et 60 disparus.

La capitale Porto Alegre est gravement touchée, et les autorités y ont donné l’ordre d’évacuer certains quartiers de la métropole de Porto Alegre, l’une des plus grandes villes du sud du Brésil, avec une population de près de 1,4 million d’habitants, située à la confluence de plusieurs cours d’eau. Avec la montée rapide des eaux du Guaiba, fleuve emblématique du Sud brésilien, les inondations ont touché son centre historique. Le niveau du fleuve a atteint samedi les 5,04 mètres, dépassant le record historique de 4,76 datant de 1941, selon la mairie.

Par ailleurs, une forte explosion dans une station-service a fait au moins deux morts ce samedi dans la ville de Porto Alegre, a constaté un journaliste de l’AFP présent au moment de la déflagration. L’incident s’est produit alors que des véhicules de secours se ravitaillaient en essence dans la station-service inondée, et génère un épais nuage de fumée visible de loin

Dans cet Etat frontalier avec l’Uruguay et l’Argentine où l’«état de calamité publique» a été déclaré mercredi soir, les scènes sont dantesques : coulées de boue gigantesques, maisons et voitures noyées à perte de vue, évacuations d’habitants et d’animaux réalisées dans des conditions extrêmement risquées par les secours. Des vues aériennes montrent même des secteurs entiers de cette localité envahis par les flots, d’où émergent seulement les toits de maisons.

Les inondations se concentrent dans la région centrale du Rio Grande do Sul, où 154 localités ont été frappées. De nombreuses routes sont inaccessibles et l’approvisionnement en eau et électricité est compromis pour des centaines de milliers de personnes, selon les autorités locales. Certaines villes sont totalement isolées, sans internet ni signal de téléphonie mobile. Face à cette situation désastreuse, plus de 10 000 personnes ont dû quitter leur domicile, dont quelque 4 600 ont été accueillies dans des lieux d’hébergement, selon le dernier bilan de la Défense civile.

Lula, qui a rencontré le gouverneur jeudi à Santa Maria, une des villes les plus touchées, a promis que le Rio Grande do Sul «ne manquera pas de moyens» humains ou matériels pour faire face à cette tragédie : plus de 600 militaires devaient être envoyés en renfort pour les opérations de secours et la distribution de vivres aux sinistrés. Accompagné notamment de la ministre de l’Environnement Marina Silva, le chef de l’Etat a assuré que le gouvernement fédéral était mobilisé «à 100 %» pour «atténuer la souffrance due à cet événement naturel extrême».

Le réchauffement climatique en cause

La situation risque encore de s’aggraver ce vendredi 3 mai, selon l’institut de météorologie Inmet qui a prévu de nouvelles fortes précipitations. Selon les experts, le réchauffement climatique accroît l’intensité et la fréquence des événements météorologiques extrêmes qui se succèdent au Brésil. Le phénomène climatique El Niño, désormais à l’œuvre, renforce aussi les risques d’intempéries d’une telle ampleur.

Les scientifiques estiment que les températures mondiales actuelles sont supérieures d’environ 1,2 degré Celsius à celles du milieu du XIXe siècle, ce qui entraîne une augmentation des inondations, des sécheresses et des vagues de chaleur.

Mise à jour : ce samedi 4 mai à 19h08, avec l’ajout de l’explosion dans une station-service à Porto Alegre.

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