La stérilisation masculine est en expansion. La vasectomie, un choix de contraception longtemps marginal chez les hommes français, est de plus en plus pratiquée, selon une étude publiée lundi 12 février par les autorités de santé, même si la France reste loin d'autres pays comme les États-Unis. « De plus en plus d'hommes français ont recours à cette contraception définitive », résument les auteurs de l'étude menée en commun par l'Assurance maladie et l'Agence nationale de sécurité du médicament.

La vasectomie est une forme de stérilisation. Elle consiste à bloquer les spermatozoïdes, via une ligature des canaux qui les transportent depuis les testicules. On la considère comme une contraception définitive. S'il est parfois possible d'annuler les effets d'une vasectomie, on ne peut pas connaître à l'avance son caractère irréversible ou non.

Lire aussi >>  « Je ne voulais pas être père et la vasectomie a changé ma vie »

Plus de 30 000 vasectomies en 2022

En France, où elle est autorisée depuis 2001, la vasectomie est longtemps restée extrêmement rare, à l'inverse de pays comme les États-Unis ou la Corée du Sud où elle est entrée dans les mœurs parmi d'autres méthodes de contraception. Toutefois, selon les données publiées lundi, ce choix est devenu un peu moins marginal chez les Français lors de la dernière décennie. « Le nombre de vasectomies a augmenté chaque année depuis 2010, passant de 1 940 vasectomies en 2010 à 30 288 en 2022, soit une multiplication par quinze », indiquent les auteurs de l'étude, supervisée par l'épidémiologiste Mahmoud Zureik.

Il y a désormais plus d'hommes que de femmes à choisir une forme de stérilisation. Les auteurs de l'étude y voient en partie la conséquence de l'affaire des implants Essure, couramment utilisés en France comme méthode de stérilisation féminine avant d'être retirés du marché à la fin des années 2010 à cause d'effets indésirables.

Pour autant, si les vasectomies sont en forte hausse, elles partent de si bas que leur fréquence reste faible : environ 0,15 % des hommes concernés – soit, selon l'étude, les adultes de moins de 70 ans – ont fait ce choix en 2022. Même si « la France semble progressivement combler son retard (...), les niveaux demeurent encore inférieurs à ceux des pays leaders en matière de contraception définitive », conclut l'étude.