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En 2020, 57 000 plaintes pour violences sexuelles commises dans les transports en commun ont été déposées, soit 156 par jour. Frotteurs, mains baladeuses, viols… Une note de police, consultée par Le Parisien, fait état de la situation alarmante pour les femmes dans les moyens de transport collectifs.
Ce « procès-verbal de contexte », établi en 2022, permet de constater une augmentation de deux fois et demie du nombre d'atteintes sexuelles depuis 2011. Il a été rédigé par la Sûreté régionale des transports de la préfecture de police de Paris qui évoque « un chiffre noir important concernant les agressions sexuelles ».
À LIRE AUSSI « Notre société est trop violente envers les femmes » Des chiffres inquiétants mais sûrement sous-évalués. En cause : la méconnaissance des victimes qui « ignorent le caractère délictuel des atteintes qu'elles subissent », selon le document. Certaines estiment aussi que porter plainte est « inutile » tandis que d'autres n'osent pas faire la démarche à cause du « sentiment de honte » qu'elles peuvent ressentir.
Les mineures portent davantage plainte
En Île-de-France, ces infractions sont en baisse de 3,9 % sur les sept premiers mois de l'année par rapport à 2021, ce qui représente 31 infractions en moins. Mais rien que la semaine dernière, deux agressions sexuelles ont été commises dans la nuit de lundi à mardi. Une des victimes, mineure, a été victime d'attouchement par deux hommes à bord d'un train francilien, qui ont été placés en garde à vue.
Selon la note de police, ce sont les victimes les plus jeunes qui déposent les plaintes majoritairement. Les majeures ne sont en effet que 11,6 % à avoir signalé une agression sexuelle. Le procès-verbal explique ce phénomène par l'influence du mouvement MeToo qui a sensibilisé les personnes mineures.
Le procès-verbal démontre en revanche que la tranche d'âge des agresseurs est large : ils sont âgés de 12 à 72 ans. Les « frotteurs » ainsi que les auteurs de « mains baladeuses » représentent 60 % des délinquants. Les zones les plus concernées sont la portion nord de la ligne 13, les lignes de métro 2 et 5 et les lignes A et B du RER lors des heures de pointe.
Selon une enquête de l'Institut national d'études démographiques menée en 2015, 43 % des faits de violences envers les femmes sont commis dans les transports collectifs, contre 40 % dans la rue et 17 % dans d'autres espaces.
Hausse des infractions ou hausse des plaintes ? Et pour quels actes ?
Dans la culture masculine hétérosexuelle dominante, même antérieure à homo sapiens, un "simple" attouchement est considéré comme véniel. À la limite, sans aller jusqu'aux bonobos, une marque de politesse. Mais il est bien entendu impossible de répondre ce genre de chose à une sondeuse car les femmes n'en n'ont pas la même vision. Et les hommes "contemporains" l'ont parfaitement compris, c'est juste que l'homo erectus en eux qui n'a pas suivi. La culture non plus, d'ailleurs.
Des exemples ? Comme chantait le poète communiste "dans les wagons de première classe du métro-po-politain, ya pas de cris, ya pas de crasse, pas de pince-cul prolétarien". Car visiblement, pincer les fesses des voyageuses est une activité "prolétarienne" donc légitime.
Les Charlots, "à nous 4 cardinal" : "que d'histoires pour une main aux fesses". Sur une chaîne de l'internet, une séquence occasionnelle montre une femme en minijupe blanche, qui se fait mettre une main aux fesses par un ramoneur aux mains sales… Quant au Japon, le "chican" est carrément un genre littéraire, avec un chiffre d'affaires juteux.
C'est pas gagné… Obtenir "les réponses correctes" de la part de l'homo sapiens, c'est faisable (mais pas si facile, d'autant que beaucoup "n'en pensent pas moins"). Changer le comportement d'homo erectus… Bonne chance.
Circonstance aggravante : mettre sur un pied d'égalité les attouchements et les viols, c'est courir le risque de mettre sur un pied d'égalité les viols et les attouchements. Quant à augmenter la répression, c'est nécessaire, mais en évitant toutefois d'en arriver (comme en Inde) à une situation où le meurtre est vu comme un moyen de défense "rentable" contre la loi.
Le "chiffre noir" n'indique pas une hausse des agressions mais seulement l'effet "réseaux sociaux" et le matraquage politique encourageant à porter plainte. Cette exacerbation des instincts masculins, comme la plupart des luttes contre les discriminations, n'a absolument aucun effet sur le naturel qui revient toujours au galop. Pendant qu'un coupable est condamné un autre le remplace immédiatement. Qui peut décemment croire à l'éradication du sexisme ou du racisme ? Qui osera préconiser le Meilleur des Mondes d'Huxley ou le Minority report de Dick ?