Loi JO 2024 : la vidéosurveillance algorithmique menace-t-elle nos libertés ?

Caméra de surveillance ©Getty
Caméra de surveillance ©Getty
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Un article du projet de loi relatif aux Jeux Olympiques suscite l’inquiétude, autorisant l’expérimentation de caméras de surveillance dites “augmentées”, dotées d’algorithmes, et qui entreraient en vigueur dès cette année… Quels risques représentent l’autorisation de ce type de vidéosurveillance ?

Avec
  • Noémie Levain Juriste à la Quadrature du Net

En quoi consiste la vidéosurveillance algorithmique ?

Noémie Levain explique que la vidéosurveillance algorithmique constitue un changement de paradigme par rapport aux systèmes de vidéosurveillance traditionnels : cette technologie "repose sur l’automatisation du travail d’analyse d’images de vidéosurveillance. Aujourd'hui, celui-ci est fait par un humain. Il s’agirait de transférer ce travail à un logiciel qui produirait des notifications ou des alertes dès qu’il repère un événement qu’on lui aurait appris à détecter.”

Cette technologie utilise le machine learning : "on va donner à voir à l'algorithme un très grand nombre d’images d'une situation qu’on veut repérer, pour qu’il apprenne à la reconnaître. L'algorithme va ensuite extraire lui-même les caractéristiques les plus essentielles de ces images, pour ensuite les appliquer à des images qu’il ne connaît pas."

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Pourquoi ce système de vidéosurveillance est-il discuté dans le cadre du projet de loi sur les Jeux Olympiques 2024 ?

Pour Noémie Levain, il y a "un problème d’opacité du marché". La loi sur les JO arrive à un moment où "un marché est déjà constitué" : des entreprises, qui maîtrises ces technologies, "sont allées voir les collectivités locales pour vendre ces logiciels". Le déploiement de ces technologie dépend donc de "choix politiques, fondés sur une volonté de contrôle et de répression".

Quels problèmes soulève le déploiement de ces caméras augmentées ?

Noémie Levain souhaite surtout qu’"un débat de société" soit mené "avec ce texte de loi JO" : "nous voulons, à la Quadrature du Net, que les députés ou la société civile comprennent les problématiques politiques et juridiques que cela implique, et surtout le projet de surveillance qu’il y a derrière. (...) Il est possible de refuser une technologie quand on voit à quel point elle permet de décupler les pouvoirs".

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