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Après le déclenchement de la guerre Israël-Hamas, « Vladimir Poutine se frotte les mains »

Le président russe compte tirer parti de la crise au Proche-Orient, qui détourne l’attention de la guerre en Ukraine et nourrit le ressentiment contre « l’Occident collectif ». Un danger dont les Européens s’alarment, observe, dans sa chronique, Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».

Publié le 25 octobre 2023 à 04h00, modifié le 25 octobre 2023 à 08h36 Temps de Lecture 4 min. Read in English

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Un conflit peut en cacher un autre. La guerre qui vient d’éclater entre Israël et le Hamas, et les risques d’embrasement de la région qu’elle fait redouter, a chassé une autre guerre des radars des médias, celle que mène la Russie en Ukraine depuis vingt mois. Pourtant, les deux crises se rejoignent, par les acteurs qui peuvent en tirer profit. Au premier rang d’entre eux : Vladimir Poutine.

La raison la plus évidente pour laquelle cette nouvelle explosion au Proche-Orient vient à point nommé pour le président russe est que, pendant que les alliés de l’Ukraine se tournent avec effroi vers le sud, la Russie relance son offensive dans le Donbass.

Ces jours-ci, les forces russes pilonnent sans relâche la zone d’Avdiïvka, ville de 30 000 habitants qui en compte maintenant moins de 2 000 tant elle a souffert, pour tenter d’en déloger les défenseurs ukrainiens. Depuis 2022, tout le monde en Europe connaît les noms de Marioupol et de Bakhmout. Mais qui, aujourd’hui, a entendu parler d’Avdiïvka ?

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La bataille y fait rage. « L’ennemi subit des pertes significatives, rapportait, lundi 23 octobre, le général ukrainien Oleksandr Syrsky, mais il reconstitue ses forces constamment à l’aide de troupes de réserve, notamment amenées de Russie. » Pas un mot sur les pertes ukrainiennes ; on les imagine sans peine.

Samedi 21 octobre, un missile russe a tué six civils dans un centre de tri postal de Kharkiv. Silence radio. Depuis le début, Vladimir Poutine parie que l’opinion publique occidentale finira par se lasser de la guerre en Ukraine. Il ne pouvait rêver mieux qu’un nouveau palier dans l’horreur franchi au Proche-Orient.

Fracture

Il y a d’autres raisons, moins immédiates, pour lesquelles cette crise profite au président russe. Il a envahi l’Ukraine au nom d’un dessein impérial : la conquête d’une nation dont il nie l’existence en tant qu’Etat. Les opérations, sur le terrain, ne se sont pas passées comme il l’avait prévu ; la « nation qui n’existait pas » a résisté, soutenue par les démocraties occidentales.

Sur le front diplomatique en revanche, la Russie a rencontré moins de résistance : la guerre a mis en évidence une fracture entre ces démocraties, persuadées de défendre, avec l’Ukraine, le droit international, et une partie des Etats du reste du monde qui n’y voient qu’un conflit européen et une nouvelle preuve de l’hypocrisie occidentale, assise sur le « deux poids, deux mesures ». La solidarité spontanée des pays occidentaux avec Israël après les massacres du 7 octobre a aggravé cette fracture, surtout lorsque l’armée israélienne a mis en place le blocus de Gaza, ordonné l’évacuation de sa population du nord vers le sud et commencé à bombarder le territoire.

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