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Piqûres sauvages: que faut-il faire si on est piqué lors d'un événement?

Les piqûres sauvages se multiplient à l'occasion des rassemblements. Depuis le mois d'avril, 350 cas ont été recensés. Dans "Apolline Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story, le médecin toxicologue Bruno Mégarbane donne quelques conseils à appliquer en cas de piqûre.

L'inquiétude plane sur les festivals de l'été, alors qu'une vague de piqûre touche les rassemblements comme les concerts et les boîtes de nuit depuis début le mois de mars. Ce week-end, des cas ont été rapportés à Toulon, Belfort, dans le Gers et dans un festival à Saint-Brieuc.

Pour l'instant, 350 plaintes ont été déposées après des piqûres sauvages, mais très peu d'interpellations ont été effectuées. La plupart des analyses faites ne rapportent pas d'injections de produits suspects, mais quelques témoignages ponctuels font état de traces de GHB ou d'insuline.

"Sur les 350 premiers cas qui ont été analysés, on n’a pas retrouvé de substances toxiques qui ont été injectées. Les substances que l’on retrouve, ce sont celles consommées par les victimes avant ou bien des médicaments qu’ils prenaient habituellement", assure ce jeudi sur RMC Bruno Mégarbane, chef du service de réanimation à l’hôpital Lariboisière et médecin toxicologue.

Quels symptômes?

Mais la vigilance reste de mise: "Il faut rester prudent. Le fait d’être piqué de façon anonyme dans la foule, c’est une agression, un délit et ça peut être responsable de symptômes médicaux, toujours bénins, qui régressent spontanément".

"Ces symptômes peuvent aller du malaise à la fatigue extrême, en passant par la tachycardie, la crise d’angoisse ou le trouble digestif. Dans 15% des cas, les personnes ne se souviennent pas de ce qu’il s’est passé", détaille Bruno Mégarbane.

Des risques de transmission du VIH et d'hépatites?

Le praticien reconnaît qu’il reste parfois difficile de dissocier les effets d’une piqûre de ceux des substances, comme l’alcool ou parfois la drogue, ingérées en amont par les victimes. "C’est ce qu’on appelle 'la vulnérabilité chimique'. Les personnes qui vont piquer repèrent dans la foule des personnes fragiles, qui ne sont pas forcément en maîtrise de leur état, pour exécuter leur délit", explique Bruno Mégarbane.

En cas de piqûre, il appelle en premier lieu à aller porter plainte pour signaler l'agression: "Il faut aller porter plainte au commissariat ou à la gendarmerie de proximité pour ensuite aller aux urgences médico-judiciaires. Là-bas, vous pourrez subir un examen clinique très précis dans les normes avec des analyses toxicologiques qui puissent être reconnues au niveau d’un tribunal".

"Cette analyse est très large. Elle va permettre de rechercher beaucoup de substances, de médicament, de drogues illicites parfois non-ciblées. On va aussi donner un traitement préventif de l’infection contre le VIH parce que lorsque l’on est piqué, on peut avoir un risque d’être contaminé par une infection virale, notamment par des hépatites virales", explique Bruno Mégarbane.

Dans la foulée, un suivi psychologique peut être amorcé tandis que le cas est déclaré à l'association des centres antipoisons.

Guillaume Dussourt