Chili, Corée du Sud : la durée du temps de travail en question

Le Chili pourrait commencer à réduire le temps de travail de 45 à 40h par semaine, dès le 1er mai, selon la ministre du Travail Jeannette Jara ©Getty - Felipe Dupouy
Le Chili pourrait commencer à réduire le temps de travail de 45 à 40h par semaine, dès le 1er mai, selon la ministre du Travail Jeannette Jara ©Getty - Felipe Dupouy
Le Chili pourrait commencer à réduire le temps de travail de 45 à 40h par semaine, dès le 1er mai, selon la ministre du Travail Jeannette Jara ©Getty - Felipe Dupouy
Publicité

Le Chili et la Corée du Sud s'interrogent sur l'équilibre à trouver entre vie professionnelle, productivité, loisirs et santé mentale. La semaine de travail va passer de 45 à 40h au Chili. La Corée a dû reculer sur un projet qui voulait augmenter le temps de travail de 52 à 69h hebdomadaires.

Il n'y pas que la France qui s'interroge sur le temps de travail, le Chili, aussi. A défaut de pouvoir y faire avancer sa réforme des retraites, le jeune président de gauche Gabriel Boric a réussi à s'entendre avec l'opposition de droite sur un sujet, avant que les Chiliens ne retournent aux urnes le 7 mai prochain, pour élire les membres d'un conseil, chargé de rédiger une nouvelle proposition de Constitution, une loi a réussi à être adoptée au Sénat, alors que le gouvernement de gauche n'a pas la majorité : c'est la réduction du temps de travail de 45h à 40h hebdomadaires.

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

"Oui, c'était possible", scandent les partisans de la semaine à 40h, au Chili, après le vote du Sénat, dans vidéo visible sur le site du quotidien La Cuarta. Le tabloïd précise qu'il ne reste plus qu'une formalité, pour que cette promesse de campagne de Gabriel Boric ne devienne réalité : "être approuvée par chambre basse", et l'on sait que les députés sont majoritairement favorables à cette réduction du temps de travail. "Dès ce 1er mai, les travailleurs verront leur semaine de travail de 40 heures validée par la loi", espère Jeannette Jara, la ministre chilienne du Travail, dans le journal en ligne El Mostrador. Sur la Radio Universidad de Chile, basée à Santiago, le député d’opposition Alberto Undurraga, président de la Démocratie chrétienne, appelle même "à reproduire cet exemple [de travail en commun de la gauche et de la droite] dans d'autres propositions telles que la réforme des retraites".

Publicité

Il aura fallu des mois de négociations entre les partis politiques, les syndicats et le patronat pour aboutir à cette réduction du temps de travail, qui sera progressive, "sur cinq ans", avec un accompagnement particulier pour les petites et moyennes entreprises", précise le journal La Cuarta. "Il permettra le format de travail 4 x 3, c'est-à-dire de travailler quatre jours et se reposer les trois autres". Sur la chaîne télévisée du Sénat, Camila Vallejo, porte-parole du gouvernement, issue des Jeunesses communistes du Chili, se félicite de cette avancée.

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Cette semaine de travail à 40h permettra "de dégager du temps pour se reposer, pour profiter de sa famille, de la vie sociale [...] et pour bénéficier de meilleurs conditions de travail", explique la ministre Camila Vallejo.

Dans le reste de l'Amérique latine, la semaine de travail tourne autour de 48h hebdomadaires. Le Chili fait figure d'exception, avec l'Equateur, pour une semaine à 40h. En Colombie, le gouvernement de gauche de Gustavo Petro "vient de présenter une initiative […] pour passer de 48 heures à 42 heures en 2026", indique El Pais America.

1h 35

Le gouvernement sud-coréen recule sur la semaine à 69h

En Corée du Sud, le terme "gwarosa" a été créé pour décrire la "mort par surmenage" (infarctus, accident du travail, etc)
En Corée du Sud, le terme "gwarosa" a été créé pour décrire la "mort par surmenage" (infarctus, accident du travail, etc)
© Getty - RUNSTUDIO

La Corée du Sud envisageait de passer de 52 à 69 heures de travail par semaine, afin de remédier à la pénurie de main-d'œuvre à laquelle le pays est confronté, avec une population vieillissante et le taux de fécondité le plus bas au monde. Mais le gouvernement sud-coréen a dû revoir sa copie, après avoir déclenché une réaction violente chez les syndicats et les jeunes travailleurs, ceux de la génération Y nés après 1980, et ceux de la génération Z, nés à partir de l'an 2000. la chaîne américaine CNN. Dans les colonnes de l'hebdomadaire Sisa Journal, l’opposition a exprimé sa crainte de voir ressurgir le spectre d’"une société surmenée.” Dans un pays où la mort par surmenage, au travail, porte un nom, "gwarosa", comme le souligne l'hebdomadaire anglo-saxon The Week, et crée des veufs et veuves éplorées, une journaliste de CNN explique comment la mairie de Séoul a décidé de prendre les devants, avec une extinction des feux, littéralement, en fin de journée : les systèmes informatiques s'arrêtent pour forcer les salariés à quitter leur bureau. Faute de pouvoir s'exprimer librement dans les médias sud-coréens, Haein Shim, porte-parole du groupe féministe basé à Séoul Haeil, a expliqué à la chaîne CNN, que "des heures de travail insensées aggraveront encore les défis auxquels sont confrontées les femmes coréennes".

Un million d'habitants en plus au Canada : l'immigration pour pallier le manque main d'œuvre

Des migrants du Venezuela, du Nigeria, d'Haïti et d'autres pays arrivent au poste frontalier de Roxham à Roxham, au Québec (03/03/2023)
Des migrants du Venezuela, du Nigeria, d'Haïti et d'autres pays arrivent au poste frontalier de Roxham à Roxham, au Québec (03/03/2023)
© AFP - Sebastien ST-JEAN / AFP

Pour la première fois de son histoire, la population du Canada a augmenté de plus d'un million de personnes en un an, pour atteindre 39 566 248 habitants. Il s'agit de la plus forte croissance démographique des pays du G7 et de ceux de l’OCDE. Le Journal de Montréal précise que cette politique migratoire est "encouragée par le gouvernement" pour répondre au "vieillissement de la population, notamment". La chaîne CBC se projette et affirme qu'en 2036, les immigrés "devraient représenter environ 30 % de la population du Canada", contre "20,7% en 2011". De leur côté, des reporters de la BBC note que depuis l'administration Trump, le Canada est devenu une terre d'asile de prédilection. Illustration dans la nuit canadienne, deux hommes filmés par la BBC se sentent nerveux, en s'approchant de la frontière canadienne. Avec de petites baskets noires aux pieds, inadaptées à la neige qui tombe à gros flocons, et un mince pantalon, leurs jambes tressaillent, dans le froid, mais "c'est la fin d'un très long voyage", loin de l'Afghanistan et du joug taliban, pour l'un des ces migrants qui confie son rêve, à la BBC, "étudier" au Canada. "Si vous traversez, vous serez arrêté pour entrée illégale au Canada, vous comprenez ?", demande un garde-frontière canadien, visiblement habitué de ces traversées illégales. Aucune hésitation, les deux clandestins s'empressent de fouler le sol canadien, la neige craque sous leur pied. 
Ils ont eu plus de chance que des migrants qui se sont enfoncés dans la neige jusqu'à la taille, notamment sur la Roxham Road, "une route rurale, dans le nord de l'État de New York qui se termine par un fossé et des broussailles fines et, à travers cela, la province de Québec", nous expliquent Radio Canada et la BBC. Ces médias nous rappellent le calvaire de deux Ghanéens qui ont perdu leurs doigts, à cause d'engelures. Et pour tous les migrants, comme pour le Canada, désormais, plusieurs défis se dressent devant eux : avoir suffisamment de logements, faire accéder les réfugiés aux soins de santé, à l'éducation et toutes les autres composantes de la vie sociale. Grincement de dents, du coté du tabloïd Le Journal de Montréal, où un chroniqueur craint que l'immigration ne soit trop massive. Le Wall Street Journal et la BBC nous apprennent qu'aujourd'hui, les États-Unis et le Canada vont conclure un accord pour rejeter les demandeurs d'asile aux postes-frontières non officiels. Le président américain Joe Biden et le Premier ministre canadien Justin Trudeau annonceront ce pacte migratoire, lors de la visite de Joe Biden à Ottawa, ce vendredi.

L'équipe