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IVG dans la Constitution : Emmanuel Macron souhaite inscrire l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne

Le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, a apposé le sceau de la République sur la loi inscrivant la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution.

Le Monde

Publié le 08 mars 2024 à 14h40, modifié le 08 mars 2024 à 16h02 (republication de l’article du 08 mars 2024 à 10h09)

Temps de Lecture 3 min.

Quatre jours après le vote du Congrès à Versailles, le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti a apposé, vendredi 8 mars, le sceau de la République sur la loi inscrivant la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution.

« J’ai l’honneur de requérir qu’il vous plaise de bien vouloir imposer le grand sceau de la République française sur la Loi constitutionnelle du 8 mars 2024 relative à la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse », avait déclaré quelques secondes avant le directeur des affaires civiles et du sceau, Rémi Decout-Paolini, s’adressant au ministre de la justice.

Après ce geste qui entérine de manière symbolique la modification de la Constitution, le président de la République, Emmanuel Macron, s’est félicité dans un discours que « le sceau de la République scelle en ce jour un long combat pour la liberté ». « Un long combat pour la liberté, un combat fait de larmes, de drames, de destins brisés », a-t-il poursuivi, saluant la mémoire des « combattantes » Simone Veil, Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir, entre autres.

Le président de la République, qui s’était engagé il y a un an, jour pour jour, à constitutionnaliser l’IVG, a également évoqué plusieurs députées et sénatrices de gauche qui ont porté le texte au Parlement, notamment la députée « insoumise » Mathlide Panot et la sénatrice écologiste Mélanie Vogel - que le premier ministre, Gabriel Attal, n’avait pas citées au Congrès, lundi dernier à Versailles.

« Nous ouvrons une voie »

Dans son discours énoncé devant plusieurs centaines de personnes, Emmanuel Macron a notamment annoncé vouloir inscrire « cette liberté garantie de recourir à l’interruption volontaire de grossesse dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ». Si « la France est devenue le seul pays au monde dont la Constitution protège explicitement » le droit à l’IVG, « nous ne trouverons le repos que lorsque cette promesse sera tenue partout dans le monde », a-t-il estimé.

« Nous mènerons ce combat sur notre continent, dans notre Europe où les forces réactionnaires s’en prennent d’abord et toujours aux droits des femmes avant de s’attaquer ensuite aux droits des minorités, de tous les opprimés, à toutes les libertés », a mis en garde le chef de l’Etat, à trois mois des élections européennes.

Alors que cette cérémonie s’est déroulée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le président de la République a promis « d’agir pour en finir avec les coups, les violences, les féminicides, la peur qui empoigne quand on rentre chez soi ». « Agir pour en finir avec ses préjugés qui empêchent ces agressions qui traumatisent, ces insultes qui empoisonnent. Agir pour ces femmes qui travaillent plus et gagnent moins, l’esprit révolté par l’injustice », a-t-il ajouté.

Le président de la République, Emmanuel Macron, sur la place Vendôme, vendredi 8 mars.

Après ce discours chaleureusement applaudi par la foule, la chanteuse Catherine Ringer a interprété une Marseillaise légèrement modifiée pour l’occasion à la dernière strophe : « Aux armes citoyens, citoyennes, marchons, chantons cette loi pure dans la constitution ». Le chef de l’Etat s’est ensuite attardé sur la place, enchaînant poignées de mains et selfies avant de vanter devant la presse une « réforme humaniste et universelle » qui « va rendre ce droit irréversible dans notre pays ». « Nous ouvrons une voie », a-t-il affirmé, défendant son ambition de porter le sujet au niveau européen : « Si on ne mène pas de combats, il n’y a aucune chance de les gagner ».

Écouter aussi IVG : la constitutionnalisation, ça change quoi ?

Plusieurs rassemblements à l’occasion du 8 mars

Plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées à Strasbourg, vendredi 8 mars.

Avant cette cérémonie, M. Macron a fait fleurir les tombes de « grandes figures » du féminisme ayant contribué à la révision de la Constitution, dont Françoise Giroud, Gisèle Halimi, Joséphine Baker, Louise Michel, Simone de Beauvoir et Simone Veil.

Au-delà de ce changement constitutionnel, les associations féministes, invitées à la cérémonie, souhaitent que ce 8 mars soit aussi « l’occasion de prendre la rue » pour donner de la visibilité et défendre les droits des « salariées essentielles mal payées », des « premières de corvées » et des « femmes victimes de violence », lance Anne Leclerc, membre du collectif. Des manifestations ont été organisées dans 200 lieux en France, dans de grandes villes comme Bordeaux, Lyon et Marseille, ou des plus petites, telles Quimper ou Belfort.

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A Paris, plusieurs milliers de personnes - en grande partie des femmes -, ont ainsi défilé vendredi à Paris pour la défense de l’égalité femmes-hommes sous le slogan : « Mon corps, mes choix, mes droits. » « IVG, PMA, c’est mon corps, c’est mon choix », ont notamment scandé des manifestantes qui se sont retrouvées en début d’après-midi place Gambetta, avant de se rendre à Bastille.

Dans ce cortège, figuraient aussi des militantes de l’association Nous vivrons, créée après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre pour dénoncer les viols et violences sexuelles commis par les commandos du mouvement islamiste.

Ces militantes, encadrées par des hommes cagoulés, étaient nombreuses à porter un jogging maculé de faux sang « en référence à Naama Levy, une des premières femmes que l’on a vues sur les images de l’attaque » du 7 octobre, a expliqué Julie Arfi membre de l’association, auprès de l’Agence France-Presse. A leurs slogans « Libérez les otages » ont répondu ceux de « Palestine vaincra » lancés par d’autres manifestants. Des invectives ont été échangées entre les deux groupes, mais sans intervention des forces de l’ordre.

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