Guerre Israël-Hamas: pourquoi l'accord sur une trêve et une libération d'otages est reporté

L'espoir, puis de nouveau l'attente. Alors que les familles des otages israéliens attendaient impatiemment le début de la trêve humanitaire entre Israël et le Hamas, qui aurait dû débuter ce jeudi matin, Tel-Aviv a annoncé qu'il n'y aura ni libération d'otages ni cessez-le-feu avant vendredi.

Cette annonce a été faite peu avant minuit, heure d'Israël, par le chef du Conseil national de la sécurité de l'État hébreu, Tzachi Hanegbi. "Les négociations pour la libération de nos otages se poursuivent sans cesse", a-t-il cependant indiqué, sans plus d'explications.

La liste des otages a-t-elle été transmise?

Selon les informations de plusieurs médias israéliens, dont le quotidien Haaretz, Israël n'aurait toujours pas reçu la liste des 50 otages qui doivent être libérés lors de la trêve censée durer quatre jours.

Selon la radio publique israélienne Kan, citant sans le nommer un responsable israélien, ce retard de 24 heures est dû au fait que ni le Hamas ni le Qatar, qui a mené les efforts de médiation, n'ont signé l'accord. Le responsable s'est dit optimiste quant au fait que l'accord soit mis en œuvre une fois signé.

"Personne, à part les médias, n'a dit qu'il y aurait une libération demain... Nous avons dû préciser qu'aucune libération n'était prévue avant vendredi en raison de l'incertitude à laquelle sont confrontées les familles des otages", a rapporté Kan, citant une source au sein du bureau du Premier ministre israélien.

Des otages bientôt libérés? Les éprouvantes négociations entre Israël et le Hamas

17:15

Une information que corrobore celle de la chaîne américaine CNN, qui affirme, citant une source diplomatique, que le "n'a pas encore fourni aux responsables qataris d'informations permettant d'identifier les 50 otages devant être libérés".

Un responsable palestinien a indiqué jeudi à l'AFP que la trêve dans la bande de Gaza avait été repoussée en raison de discussions "de dernière minute" sur les "noms des otages israéliens et les modalités de leur remise" à une tierce partie. "Le Qatar, en coordination avec les Égyptiens et les Américains, devrait annoncer dans les heures qui viennent aujourd'hui" l'heure du début de la trêve, a-t-il précisé.

De son côté, la porte-parole de la Maison blanche Adrienne Watson a expliqué que les derniers détails logistiques relatifs à la libération d'otages étaient en train d'être réglés. "C'est en bonne voie et nous avons bon espoir que la mise en œuvre (de l'accord) débutera vendredi matin", a-t-elle expliqué.

L'État hébreu a publié ce mercredi une liste de 300 prisonniers palestiniens détenus en Israël susceptibles d'être échangés, principalement des femmes et des enfants. Les termes de l'accord accepté par le gouvernement israélien et le Hamas tôt mercredi prévoyait la libération de 50 otages israéliens contre celle de 150 prisonniers palestiniens.

Environ 240 personnes ont été enlevées le jour de l'attaque du mouvement islamiste, qui a pris en 2007 le pouvoir à Gaza, un territoire de quelque 360 km2 désormais assiégé depuis le 9 octobre par Israël qui y a coupé les approvisionnements en eau, électricité et carburant.

En plus de l'échange entre prisonniers et otages, l'accord prévoit notamment l'arrivée de l'aide humanitaire à l'intérieur de la bande de Gaza ainsi que la "cessation de toutes les actions militaires" de l'armée israélienne au sein de l'enclave.