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Israël bombarde la bande de Gaza après avoir intercepté un tir de roquette

L’armée israélienne annonce avoir visé un site d’armement du Hamas. Ces échanges de tirs surviennent après des violences ce week-end à Jérusalem, ayant fait plus de 170 blessés, principalement des Palestiniens.

Le Monde avec AFP

Publié le 19 avril 2022 à 03h31, modifié le 19 avril 2022 à 07h53

Temps de Lecture 4 min.

Une explosion à Rafah, dans la bande de Gaza, le 19 avril 2022.

Après un week-end de violences sur les sites des lieux saints de Jérusalem, l’apaisement ne semble pas être à l’ordre du jour. Lundi 18 avril au soir, les sirènes d’alarme ont retenti dans le sud d’Israël alors que le pays subissait le premier tir de roquette de la bande de Gaza depuis le début de janvier.

« Une roquette a été tirée à partir de la bande de Gaza sur le territoire israélien et a été interceptée par le système de défense Dôme de fer », a fait savoir l’armée israélienne dans un communiqué, alors qu’un projectile s’était abîmé en mer au large de Tel-Aviv. « En représailles à cette attaque, les avions de combat de [l’Etat hébreu] ont frappé des usines d’armement de l’organisation terroriste Hamas à Gaza », a-t-elle ajouté.

Le mouvement islamiste armé, au pouvoir dans la bande de Gaza, a pour sa part affirmé avoir utilisé sa « défense antiaérienne » pour tenter de contrer ces frappes. Ces premiers raids israéliens depuis plusieurs mois dans l’enclave palestinienne n’ont fait aucune victime, selon des témoins et des sources sécuritaires à Gaza.

« Félicitations aux hommes de la résistance qui ont affronté les avions de combat avec notre défense antiaérienne », a déclaré, dans un communiqué, Hazem Qassem, le porte-parole du Hamas, en soutenant que les forces israéliennes avaient frappé des « sites vides ».

Une série d’incidents

Le tir de roquette n’avait pas été revendiqué mais il survient dans un contexte tendu après de nombreux incidents ces dernières semaines et des violences tout le week-end à Jérusalem.

Une série d’attaques en Israël – dont deux ont été perpétrées par des Palestiniens à Tel-Aviv – ont ainsi fait quatorze morts depuis le 22 mars. Des incidents ou des opérations israéliennes de « contre-terrorisme » en Cisjordanie – territoire palestinien occupé depuis 1967 par l’Etat hébreu –, ont fait, elles, vingt-trois victimes chez les Palestiniens, dont des assaillants sur les forces armées de l’Etat hébreu. Une Palestinienne de 18 ans, Hanan Khudur, est d’ailleurs morte, lundi, après avoir été blessée récemment par balle par l’armée israélienne dans le village de Faquaa, près de la ville de Jénine, bastion des factions armées palestiniennes en Cisjordanie.

A Jérusalem, vendredi, plus de 150 Palestiniens ont été blessés lors de heurts avec les forces israéliennes sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, aussi considéré comme le premier lieu saint du judaïsme sous son nom de mont du Temple. Dimanche, de nouveaux accrochages ont éclaté dans et autour de ce lieu saint que des juifs étaient allés visiter, ce qui a été considéré comme un affront par certains musulmans. Des jeunes Palestiniens ont été interpellés le jour même après avoir jeté des pierres sur des autocars de civils israéliens à proximité des lieux.

L’an passé, des accrochages à Jérusalem pendant la même période de l’année avaient conduit le Hamas à lancer des salves de roquettes depuis Gaza vers Israël, qui avait alors répliqué en bombardant le territoire palestinien de 2,3 millions d’habitants, donnant lieu à une guerre meurtrière de onze jours.

Des sources sécuritaires israéliennes et des analystes ont répété ces dernières semaines que le Hamas, qui a salué les attaques récentes en Israël, ne souhaitait pas une guerre cette année, évoquant principalement deux raisons. D’abord, les capacités militaires du mouvement ont été affectées par la guerre de mai 2021. Ensuite, parce qu’en cas de conflit le nouveau gouvernement israélien risque de suspendre les milliers de permis de travail accordés ces derniers mois à des ouvriers de Gaza, territoire sous blocus plombé par un taux de chômage local avoisinant les 50 %.

Relations rafraîchies entre Israël et la Jordanie

Lundi, le Jihad islamique, principal groupe armé palestinien après le Hamas, mais qui, contrairement à lui, n’administre pas la bande de Gaza, a menacé d’une nouvelle escalade militaire. « Nous ne pouvons plus rester silencieux sur ce qui se passe à Jérusalem et en Cisjordanie occupée », a déclaré dans un communiqué son chef, Ziad Al-Nakhalé. Le mouvement dispose, selon le renseignement israélien, de milliers de combattants et de roquettes à Gaza.

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Les incidents récents à l’esplanade des Mosquées ont par ailleurs un peu refroidi, lundi, les relations entre Israël et la Jordanie, qui a convoqué le chargé d’affaires israélien à Amman pour demander la fin des « violations israéliennes illégales et provocatrices ». La Jordanie, liée à Israël par un traité de paix depuis 1994, administre l’esplanade, où sont situés la mosquée Al-Aqsa et le dôme du Rocher, mais l’accès à ce lieu est contrôlé par Israël.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés A Jérusalem, difficile retour au calme sur l’esplanade des Mosquées

Cette convocation « nuit aux efforts pour ramener le calme à Jérusalem », a rétorqué le ministère des affaires étrangères israélien. « Les déclarations accusant Israël de la violence qui est dirigée contre nous sont graves et inacceptables (…) c’est une récompense pour ceux qui attisent la violence », a renchéri le premier ministre, Naftali Bennett, à la tête d’une coalition réunissant, entre autres, la droite et un parti arabe, et qui se trouve fragilisée par les récents événements.

Le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price, a affirmé, lundi soir, que les Etats-Unis étaient « grandement préoccupés » par ces tensions et que Washington multipliait les contacts avec Israël, avec l’Autorité palestinienne et avec des pays arabes pour tenter de les juguler.

Le Monde avec AFP

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