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Inflation : près d'un étudiant sur deux a déjà sauté un repas à cause de la hausse des prix, selon une étude

Par
  • France Bleu

Près d'un étudiant sur deux a déjà sauté un repas à cause de l'inflation, selon une étude publiée ce mardi par l'association Cop1, qui lutte contre la précarité étudiante. La moitié des étudiants interrogés assure aussi avoir déjà renoncé à acheter certains aliments, par manque d'argent.

Près d'un étudiant sur deux a déjà sauté un repas à cause de la hausse des prix, selon une étude de l'association Cop1 (Illustration) Près d'un étudiant sur deux a déjà sauté un repas à cause de la hausse des prix, selon une étude de l'association Cop1 (Illustration)
Près d'un étudiant sur deux a déjà sauté un repas à cause de la hausse des prix, selon une étude de l'association Cop1 (Illustration) © AFP - VOISIN / Phanie / Phanie

Ils sont aussi touchés de plein fouet par la hausse des prix.  Près d'un étudiant sur deux (46%) a déjà sauté un repas à cause de l'inflation, selon une étude publiée ce mardi par l'association Cop1, qui lutte contre la précarité étudiante, réalisée en partenariat avec l'institut Ifop et que franceinfo s'est procurée. “La moitié des étudiants souffre d’une manière ou d’une autre. C'est gigantesque" se désole Benjamin Flohic, le président de l'association Cop1 sur franceinfo. La moitié des étudiants interrogés assure aussi avoir déjà renoncé à acheter certains aliments, par manque d'argent. C'est deux fois plus que parmi l'ensemble de la population française.

Face à l'inflation, les étudiants adoptent des stratégies pour faire baisser la facture. Sept étudiants sur dix optent pour des supermarchés hard discount, comme Lidl ou Aldi. Près des trois quarts des étudiants se tournent aussi vers des produits moins chers, à l'image des marques distributeurs. "Avec l’inflation, les étudiants se retrouvent dans une situation de difficulté assez grave" ajoute Benjamin Flohic. Depuis la pandémie, le nombre d'étudiants en situation de précarité augmente et les profils sont plus larges, contaste-t-il. "Dans les aides alimentaires que l’on organise, on a un public de plus en plus différent. Pendant un temps, on avait des étudiants qui tombaient dans la précarité à cause de la chute de leurs parents dans la précarité après le Covid. Maintenant, on a des étudiants qui avaient des situations financières plutôt stables avant l’inflation et qui nous disent aujourd’hui, 'à partir du 10 du mois, je n’ai plus d’argent'", raconte le président de Cop1 Solidarité étudiante.

Les étudiants renoncent à des sorties et des loisirs

Les étudiants ne se restreignent pas seulement sur l'alimentation. Ils sont aussi obligés de faire des choix sur d'autres postes de dépense. Plus de la moitié des jeunes interrogés ont déjà renoncé à des sorties ou des loisirs, ou à l'achat de vêtement par manque d'argent. Selon l'étude, 43% des étudiants confient aussi se priver de certains produits d'hygiène ou de cosmétiques. Près d'un quart des étudiantes avoue même ne pas toujours avoir suffisamment de protections périodiques, malgré l'organisation de distributions gratuites dans les universités.

Concernant le logement, un quart des étudiants interrogés reconnaît qu'il reste moins de 50 euros sur leur compte en banque une fois le loyer et les charges payées. 29% des étudiants qui ont répondu au questionnaire ne parviennent pas à payer leurs charges à temps. Et près de quatre jeunes sur dix ont déjà renoncé à se chauffer, face à la hausse du prix de l'électricité ou du gaz.

Cop1 aide 13.000 étudiants actuellement. "On est présent dans plus d’une dizaine de villes étudiantes en France", précise Benjamin Flohic. Il aimerait ouvrir des antennes dans d'autres villes. "À Saint-Etienne par exemple. Des villes où il y a une population étudiante, mais pas assez de services pour les étudiants par rapport à de plus grandes". Cependant, comme les Restos du Cœur, l'association "est confrontée à une augmentation de la demande étudiante" et voit ses coûts de fonctionnement augmenter.

Il salue l'augmentation du montant des bourses de 37 euros par mois en moyenne et l'élargissement des bourses à 35.000 nouveaux bénéficiaires, mais demande de vrais actes sur le prix des logements. Il appelle à “une politique structurelle” sur le logement étudiant, “accompagnée d’une politique sur les bourses” car il y a "des enjeux beaucoup plus importants". Benjamin Flohic estime que le gouvernement "ne peut pas se contenter de dire 'on aide les associations'".

Méthodologie

L'enquête a été réalisée auprès de 812 personnes, représentatives de la population étudiante française. Une consultation a également été menée auprès de 746 étudiants, bénéficiaires des services de l'association.

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