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La consommation de charbon bat un nouveau record en 2023

Après avoir atteint un pic cette année, à 8,53 milliards de tonnes, la demande devrait commencer à refluer de manière structurelle, estime l'agence internationale de l'énergie. La consommation de charbon en Europe et aux Etats-Unis a nettement ralenti.

La Chine est le pays le plus gourmand en charbon, avec 54 % de la consommation mondiale à elle seule.
La Chine est le pays le plus gourmand en charbon, avec 54 % de la consommation mondiale à elle seule. (AFP)

Par Étienne Goetz

Publié le 15 déc. 2023 à 08:34Mis à jour le 15 déc. 2023 à 15:54

King Coal porte bien son nom, au grand dam du climat. Quelques jours seulement après un accord historique à la COP28 , la plus polluante des énergies fossiles, le charbon, vient d'établir un nouveau record de consommation.

En 2023, ce ne sont pas moins de 8,53 milliards de tonnes de charbon qui ont été brûlées, selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Du jamais vu dans l'histoire de l'humanité.

80 fois plus polluante que le nucléaire

Il s'agit pourtant de la plus polluante des sources d'énergie. Le charbon est à lui seul responsable de plus de 40 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre , contre 32 % pour le pétrole et un peu plus de 20 % pour le gaz. Il émet plus de 800 grammes de CO2 par KWh contre une dizaine de grammes pour l'éolien et le nucléaire .

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Cette boulimie s'explique avant tout par la forte hausse de la demande en Inde et en Chine (54 % de la demande mondiale) cette année. Des conditions météorologiques défavorables, entre autres un temps sec et chaud, ont entraîné une forte demande d'électricité et une faible disponibilité de l'hydroélectricité.

Hausse de la demande asiatique

Selon les données de l'AIE, la consommation chinoise a augmenté de 220 millions de tonnes (+4,9 %) par rapport à 2022 et celle de l'Inde a progressé de 98 millions de tonnes (+8 %). L'Indonésie a brûlé 23 millions de tonnes (+11 %) de plus que l'an passé.

A l'inverse, en Europe et aux Etats-Unis, la consommation a nettement ralenti. Les Européens ont brûlé 107 millions de tonnes de moins que l'an passé, et les Américains 95 millions de tonnes de moins.

Le pic est atteint

Ce mouvement s'explique à la fois par la transformation des centrales électriques avec davantage de gaz pour réduire les émissions de carbone, mais aussi par une plus faible activité industrielle liée à la crise énergétique.

Il existe cependant des raisons d'espérer. Selon l'AIE, 2023 marque le pic de demande. Dès 2024, la consommation de charbon devrait commencer à lentement refluer pour atteindre 8,3 milliards de tonnes en 2026, et ce même si les gouvernements ne mettent pas en place de politiques proactives de sortie du charbon.

« Le point de bascule se profile vraiment à l'horizon », a expliqué Keisuke Sadamori, responsable des marchés de l'énergie et la sécurité énergétique au sein de l'AIE.

Déclin structurel

« Nous avons déjà observé des baisses de la demande mondiale de charbon, mais elles furent de courte durée et liées à des événements extraordinaires, comme la chute de l'Union soviétique ou le Covid-19 », rappelle le responsable de l'agence. « Cette fois, le déclin semble plus structurel car il est porté par l'incroyable et durable expansion des énergies bas carbone. »

Le charbon demeure la principale source d'énergie pour l'électricité (35,7 % au niveau mondial), mais le rythme d'installation d'énergies renouvelables dépasse la hausse de la demande, explique l'Agence basée à Paris.

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Du charbon pour les métaux de la transition

L'utilisation de charbon dans les processus métallurgiques ne devrait pas connaître de décrue particulière, car la demande en cuivre, nickel et autres métaux va exploser avec la transition énergétique . En Indonésie par exemple, c'est l'essor du nickel, indispensable à la fabrication des batteries de voitures électriques, qui alimente la demande en charbon.

L'annonce de ce record de consommation de charbon intervient l'année que la planète a enregistrée comme la plus chaude de son histoire depuis la révolution industrielle. L'observatoire européen Copernicus avait estimé début novembre « avec une quasi-certitude » que les températures moyennes dépasseraient cette année le record annuel établi en 2016.

Etienne Goetz

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