La Corée du Nord envoie un satellite espion dans l'espace et dit avoir déjà observé plusieurs bases américaines

par T.A. avec AFP
Publié le 22 novembre 2023 à 11h17

Source : Sujet TF1 Info

La Corée du Nord a envoyé mardi soir dans l'espace un satellite militaire espion.
Le dirigeant du pays, Kim Jong-Un, aurait examiné quelques heures plus tard de premières images de plusieurs bases américaines, selon Pyongyang.
En réaction à ce lancement, la Corée du Sud a rompu un accord militaire signé avec son voisin.

La Corée du Nord défie une nouvelle fois la communauté internationale. Le pays a mis un satellite militaire espion en orbite mardi soir, a indiqué l'agence officielle nord-coréenne KCNA. La fusée qui a décollé a suivi la trajectoire prévue "et est parvenue à mettre le satellite Malligyong-1 sur son orbite", a-t-elle précisé. Une telle opération contrevient aux résolutions de l'ONU, qui lui interdit d'utiliser des technologies de missiles balistiques. La Corée du Sud, voisine et rivale du pays, a confirmé la mise en orbite de l'appareil.

Quelques heures plus tard, les médias d'État nord-coréens ont annoncé que le dictateur à la tête du pays, Kim Jong Un, avait eu accès à de premières images de bases américaines capturées par ce nouveau satellite. Le dirigeant "a regardé les photos aérospatiales de la base aérienne d'Anderson, d'Apra Harbour et d'autres bases militaires majeures des forces américaines, prises du ciel au-dessus de Guam dans le Pacifique, reçues à 9h21 le 22 novembre", selon KCNA. 

Condamnations du Japon et des États-Unis

Le Japon, les États-Unis et l'ONU ont tous trois condamné le lancement de ce satellite. Ce tir est "une violation flagrante de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, augmente les tensions et risque de déstabiliser la région et au-delà", a réagi la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. "N'importe quel lancement par la Corée du Nord qui se sert de la technologie de missiles balistiques est contraire aux résolutions du Conseil de sécurité", a pour sa part réagi Farhan Haq, un des porte-paroles du secrétaire général de l'ONU, Antonio Gutteres. 

En riposte à cette opération, Séoul a de son côté annoncé qu'il suspendait partiellement l'accord militaire signé avec la Corée du Nord le 19 septembre 2018. Ce dernier avait été entériné pour réduire les tensions le long de la frontière intercoréenne hautement sécurisée, en créant notamment des "zones tampon" maritimes. Le gouvernement sud-coréen n'a pu notifier Pyongyang de la fin de cet accord, car "les lignes de communication avec la Corée du Nord sont coupées", a indiqué un porte-parole des autorités du pays.

Ce lancement intervient alors que le président russe Vladimir Poutine a suggéré en septembre, après une rencontre avec Kim Jong Un, que son pays pourrait aider Pyongyang à construire des satellites. Selon les experts, cet appareil devrait améliorer les capacités de collecte de renseignements de la Corée du Nord, en particulier au-dessus de la Corée du Sud, et pourrait fournir des données cruciales en cas de conflit militaire.


T.A. avec AFP

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