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Syrie : ce que l'on sait de la frappe imputée à Israël contre un consulat iranien

Lundi, une frappe a visé la section consulaire de l'ambassade d'Iran dans la capitale syrienne Damas, qui a fait 13 morts, six Syriens et sept Iraniens, dont deux généraux de la Force al-Qods. Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a averti que "ce crime lâche ne restera pas sans réponse".

Des membres de la défense civile et des ouvriers dégagent les décombres après une attaque israélienne présumée lundi sur la section consulaire de l’ambassade d’Iran à Damas, en Syrie, le 2 avril 2024.
Des membres de la défense civile et des ouvriers dégagent les décombres après une attaque israélienne présumée lundi sur la section consulaire de l’ambassade d’Iran à Damas, en Syrie, le 2 avril 2024. © Firas Makdesi, Reuters
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La frappe inédite attribuée à Israël, qui a visé lundi 1er avril la section consulaire de l'ambassade d'Iran à Damas, a fait au moins 13 morts dont deux importants responsables militaires iraniens, faisant craindre une escalade régionale.

Le Corps des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique d'Iran, a déploré la mort de sept de ses membres, y compris deux généraux de la Force al-Qods, qui intervient hors des frontières, Mohammad Reza Zahedi et Mohammad Hadi Haji Rahimi.

Une annexe de l'ambassade iranienne détruite 

Vers 17 h (14 h GMT), une frappe a visé l'immeuble mitoyen de l'ambassade d'Iran dans le quartier de Mazzeh à Damas, abritant plusieurs ambassades et des bureaux des Nations unies.

Dans le bâtiment visé, qui a été entièrement détruit, se trouvaient la section consulaire et la résidence de l'ambassadeur d'Iran, Hossein Akbari. Ce dernier est sorti indemne, ainsi que sa famille, et a déclaré que le bâtiment avait été visé par "six missiles tirés par des chasseurs F-35" israéliens.

Les médias officiels syriens ont pour leur part affirmé que le raid avait été mené par "l'ennemi israélien depuis le plateau occupé du Golan".

Les frappes sont les premières à viser un bâtiment diplomatique iranien en Syrie, pays en guerre civile depuis 2011, et où l'Iran et ses alliés soutiennent le président Bachar al-Assad.

Israël, qui a mené des centaines de raids en Syrie, s'est abstenu comme à son habitude de confirmer cette frappe.

Le bilan des victimes

La télévision d'État iranienne a annoncé, mardi, que le bilan s'était alourdi à 13 morts, sept Iraniens et six Syriens.

Pour sa part, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays, a fait état de 14 morts au total : huit Iraniens, cinq Syriens membres de groupes pro-iraniens et un Libanais, tous des combattants.

Le Corps des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, a annoncé que sept de ses membres avaient été tués.

Parmi eux figurent Mohammad Reza Zahedi et Mohammad Hadi Haji Rahimi, deux commandants de la Force al-Qods, unité d'élite des Gardiens qui intervient à l'étranger. Selon l'OSDH, le général Zahedi était le "commandant de la force Al-Qods pour la Syrie, le Liban et la Palestine".

Mardi, le Hezbollah libanais a annoncé la mort d'un de ses membres, tué, selon une source proche du parti, dans la frappe de Damas.

Les secouristes ont retiré des décombres le corps d'une femme âgée d'une cinquantaine d'années, a indiqué une source de la Défense civile à l'AFP.

Le contexte régional

Cette frappe intervient dans le contexte de la guerre en cours depuis bientôt six mois entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza. La guerre a été déclenchée par une attaque surprise du Hamas islamiste contre le territoire israélien le 7 octobre.

Depuis, les groupes pro-iraniens dans la région, du Liban à l'Irak en passant par le Yémen, mènent des attaques contre des objectifs israéliens et américains pour soutenir leur allié, le Hamas.

Israël, de son côté, a intensifié ses frappes contre des positions de l'armée syrienne mais surtout des groupes pro-iraniens, comme le Hezbollah, et des cibles militaires iraniennes en Syrie.

Fin décembre, le général de brigade Razi Moussavi, un important commandant de la Force al-Qods, avait été tué dans un tir de missile au sud de Damas.

Téhéran nie avoir envoyé des troupes combattre en Syrie, affirmant que sa présence s'y limite à celle de conseillers militaires.

Les réactions 

L'Iran a prévenu mardi Israël et les États-Unis qu'il allait riposter au raid. "Ce crime lâche ne restera pas sans réponse", a affirmé le président Ebrahim Raïssi. Israël "sera puni" par l'Iran, a prévenu de son côté le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

Le raid est intervenu à quelques jours de la Journée de Jérusalem. Cette journée de mobilisation annuelle décrétée par Téhéran, et qui se tiendra vendredi, est l'occasion d'une intense mobilisation de ses alliés dans la région.

Le pouvoir syrien a dénoncé la frappe, tout comme le Hezbollah qui a affirmé que le raid "ne resterait pas impuni". Le Hamas a, pour sa part, "stigmatisé l'agression sioniste".

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La Russie, principale alliée du président syrien, Bachar al-Assad, aux côtés de l'Iran, a estimé que la frappe sur Damas était "inacceptable" et demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU qui devrait se tenir mardi à 19 h GMT.

La Chine, autre membre permanent du Conseil de sécurité, a également dénoncé la frappe. Cette attaque a par ailleurs irrité l'Arabie saoudite, poids lourd régional, et même les Émirats arabes unis, pays du Golfe qui a développé ses relations avec Israël depuis la normalisation de ces liens en 2020.

Pour leur part, les États-Unis ont indiqué à l'Iran qu'ils "n'étaient pas impliqués" dans le raid, selon un responsable américain cité par le site Axios.

L'Union européenne a de son côté appelé à la "retenue". "Dans cette situation régionale extrêmement tendue, il est vraiment de la plus haute importance de faire preuve de retenue car une nouvelle escalade dans la région n'est de l'intérêt de personne", a déclaré Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell.

Avec AFP

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