La préfecture de l’Oise a rapporté, mercredi 15 novembre, que dix stèles juives avaient été « découvertes dégradées » le même jour, dans le cimetière allemand de la commune de Moulin-sous-Touvent.
« La gendarmerie nationale a immédiatement diligenté une enquête. Le parquet de Compiègne est saisi des faits », précise-t-elle dans un communiqué publié notamment sur la plate-forme X. Le parquet a ouvert une enquête pour « violation de sépulture ou monument initié à la mémoire des morts commises en raison de la race, l’ethnie, la nation, la religion », a-t-il précisé à l’Agence France-Presse (AFP).
Selon la préfecture, le cimetière pris pour cible regroupe 1 903 sépultures chrétiennes et juives de soldats allemands ayant combattu durant la première guerre mondiale. La préfète de l’Oise, Catherine Séguin, condamne des « actes abjects » et martèle dans le communiqué la « totale mobilisation de l’Etat pour lutter sans relâche contre l’antisémitisme ».
Plus de 1 500 actes ou propos antisémites depuis le 7 octobre
Emmanuel Macron a dit mercredi « condamner avec la plus grande force » la dégradation de ces dix stèles. « Après ce qui s’est passé cet après-midi, je ne peux qu’évidemment condamner avec la plus grande force le fait que les dix stèles juives ont été profanées », a déclaré le chef de l’État lors d’une conférence de presse en Suisse, rappelant son « engagement personnel » à « lutter de manière implacable et sans relâche contre toutes les formes d’antisémitisme ».
Ces dégradations interviennent en pleine explosion des actes antisémites en France. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé, mardi 14 novembre sur Europe 1, que « 1 518 actes ou propos antisémites » avaient été recensés depuis le 7 octobre, jour de l’attaque du Hamas contre Israël.
A titre de comparaison, 436 actes de cette nature avaient été dénombrés pour l’ensemble de l’année 2022, et 974 en 2004, année record en la matière au XXIe siècle. Tags, affiches et banderoles constituent « 50 % » des faits recensés ; les menaces et insultes, « 22 % » ; l’apologie du terrorisme, « 10 % » ; les atteintes aux biens, « 8 % » ; les coups et blessures, « 2 % ». Ces actes ont entraîné 571 interpellations.
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