SOCIETELe gouvernement va présenter une centaine de mesures contre les LGBTphobies

Le gouvernement a un plan d’une centaine de mesures pour lutter contre la haine anti-personnes LGBT

SOCIETEFormer les policiers, mieux punir les insultes proférées dans les stades… Isabelle Rome, la ministre déléguée chargée de la diversité détaillera lundi les mesures envisagées pour remédier aux LGBTphobies
Le 1er novembre 2018, lors d'un rassemblement à Rouen en réaction à une agression homophobe, un homme arbore sur sa veste un autocollant de SOS homophobie disant « L'homophobie tue ». En 2022, cette association a reçu 1.195 témoignages de situations de LGBTphobies en France, soit une hausse de 5% par rapport à 2021.
Le 1er novembre 2018, lors d'un rassemblement à Rouen en réaction à une agression homophobe, un homme arbore sur sa veste un autocollant de SOS homophobie disant « L'homophobie tue ». En 2022, cette association a reçu 1.195 témoignages de situations de LGBTphobies en France, soit une hausse de 5% par rapport à 2021. - CHARLY TRIBALLEAU / AFP / AFP
Fabien Randanne

F.R. avec AFP

Le gouvernement dévoilera ce lundi son plan 2023-2026 de lutte contre la haine et les discriminations visant les personnes LGBT+. Parmi les principaux axes évoqués : former les forces l’ordre, soutenir les associations, mieux punir les insultes dans les stades ou inclure les familles homoparentales dans les formulaires à l’école…

Ce plan d’une centaine de mesures prétend s’inscrire dans la continuité des actions réalisées en faveur de l’égalité des droits sous le précédent quinquennat, comme la PMA « pour toutes » - nombre d’associations LGBT+ déplorent cependant que les hommes trans ne puissent en bénéficier –, l’ouverture du don du sang aux hommes homosexuels et bisexuels ou l’interdiction des thérapies de conversion.

Depuis 2016, les actes anti-LGBT + enregistrés sont en augmentation de 129 %, souligne le cabinet de la ministre déléguée Isabelle Rome, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances. C’est elle qui présentera le plan chez l’association SOS homophobie.

Le dépôt de plainte reste marginal

En 2022, SOS homophobie a reçu 1.195 témoignages de situations de LGBTphobies en France, soit une hausse de 5 % par rapport à 2021.

Le dépôt de plainte reste par ailleurs marginal : seulement 20 % des victimes de menaces ou violences et 5 % des victimes d’injures déposent une plainte.

« Les mesures annoncées ces dernières années, et visant à améliorer la prise en charge des LGBTIphobies par les services de police (…), peinent à avoir des effets conséquents et positifs sur le terrain. A ce titre, elles doivent impérativement être poursuivies et amplifiées. Il est également indispensable que ces institutions soient astreintes à un devoir d’exemplarité et prennent la pleine mesure de la situation des violences exercées à l’égard des personnes LGBTI », écrivait ainsi SOS homophobie dans son rapport 2023 paru en mai.



Le plan insiste notamment sur le renforcement de la formation initiale et continue des forces de police et gendarmerie. D’ici à mai 2024, le but est de former à ces enjeux 100 % des effectifs. Nous « allons faire un état des lieux des agressions locales avec l’objectif de renforcer les patrouilles de sécurité aux bons endroits, au bon moment », indique le cabinet d’Isabelle Rome.

« Interdiction de stade »

« Pour toute personne qui sera condamnée par un tribunal pour propos homophobe dans un stade, nous allons travailler à faire en sorte que le juge prononce par principe une peine complémentaire d’interdiction de stade », souligne la même source.

Quelque 7 millions d’euros, s’ajoutant aux 3 millions déjà annoncés en août, seront alloués pour renforcer et pérenniser le soutien aux centres LGBT+.

Le plan prévoit aussi de lutter contre le harcèlement scolaire à caractère LGBTphobe en mettant en place des adultes référents dans les collèges et lycées. Des annonces qui surviennent quelques mois après le suicide, en janvier, de Lucas, 13 ans, qui subissait le harcèlement homophobe d’autres garçons de son collège.

« La majorité des LGBTIphobies en milieu scolaire ont lieu au collège (34 %) et au lycée (35 %). Elles se manifestent surtout par du rejet, des insultes, notamment via l’utilisation de stéréotypes de genre, ou encore du harcèlement, notamment sur les réseaux sociaux », souligne SOS homophobie dans son dernier rapport annuel, appuyant son analyse sur les témoignages qui lui ont été adressés. L’association concluait le chapitre sur le sujet en indiquant que : « Les agressions LGBTIphobes en milieu scolaire entravent donc le développement personnel des victimes, mais les empêchent également de suivre une scolarité normale et paisible, ce qui implique sans aucun doute des conséquences à long terme sur leur trajectoire scolaire et professionnelle. »

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