Energie : Le charbon, grand gagnant de l’année 2022

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C’est l’heure des bilans de fin d’année, et sur le plan énergétique, le charbon a battu tous les records. A rebours de la transition vers le renouvelable, l’Europe s’est largement reposée sur l’énergie fossile.

En Allemagne, le charbon représente 1/3 de l’électricité produite

On aurait aimé parler éolienne, solaire ou hydraulique, mais les chiffres sont là. L’humanité n’a jamais brûlé autant de charbon : 8 milliards de tonnes cette année, soit une augmentation d’1,2% sur un an. C’est l’énergie la plus polluante et la première source d’émissions de gaz à effet de serre. Le charbon bat aujourd’hui tous les records et c’est parti pour durer jusqu’en 2025. Selon l’Agence Internationale de l’Energie, la demande pourrait stagner à ce très haut niveau encore 3 ans, s’il n’y pas d’effort supplémentaire pour accélérer la transition énergétique.

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Avec la guerre en Ukraine et la flambée des prix du gaz, l’Europe s’est largement ruée vers le charbon, avec une hausse de la consommation de 9%. Cette énergie coûte encore moins cher que le gaz : 400 euros la tonne. L’Europe a donc choisi le pragmatisme. Face au risque de pénurie tant pis pour l’écologie, surtout en Allemagne. Le pays a rouvert 12 centrales, conséquence de l’embargo russe mais aussi du manque d’énergie nucléaire. Berlin ne peut plus importer de France, à cause des défaillances des réacteurs que l’on connaît, et ne peut pas produire non plus suffisamment puisqu’elle a fermé 3 de ses 6 dernières centrales. Le charbon représente désormais un tiers de l’électricité produite dans le pays.

La Chine demeure première pollueuse mondiale mais…

Au niveau mondial, c’est la Chine qui tire plus de la moitié de la consommation du charbon. « Il faut tout faire pour assurer la sécurité énergétique », a déclaré Xi Jinping, priorité absolue pour le président chinois. Pas d’hésitation, la Chine a donc soutenu et soutient toujours le charbon par réalisme, dit-il. Il ne faudrait pas précipiter la transition énergétique : pas vraiment de risque de ce côté-là, cet amour charbonneux risque de durer et d’enfumer encore un peu plus le monde. Le gouvernement chinois ne cesse d’ouvrir de nouvelles mines, d’étendre la capacité des centrales existantes. Le charbon condamne donc la Chine à sa triste place de 1er pollueur de la planète sans lui ravir sa médaille d’or de 1er investisseur dans … les énergies renouvelables.

Pauline Jacot

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