Publicité

IA : Google lance Bard, sa riposte à ChatGPT, en France et dans 40 langues

Voulu comme un produit bien distinct du moteur de recherche, Bard se différencie de son grand concurrent par sa connexion aux données d’Internet.

Trois mois après son lancement aux États-Unis et dans 180 pays en anglais, puis son élargissement aux langues japonaises et coréennes, Google lance son robot conversationnel baptisé Bard en France et dans 40 autres langues, dont l’allemand, l’arabe, et le chinois. Au total, quelque 230 pays et territoires dont l’Europe et le Brésil sont couverts depuis jeudi matin par la réponse de Google au ChatGPT d’Open AI et Microsoft.

Pour l’Europe, il lui a fallu tout ce temps pour s’adapter aux exigences des réglementations en vigueur, notamment au RGPD. «Dans un souci de responsabilité, nous voulions aussi prendre le temps de tenir compte des premiers retours pour continuer à apprendre et à améliorer la qualité et la rapidité de Bard.» explique Jack Krawczyk, directeur de la gestion des produits de Google. Le 8 février dernier, contraint d’accélérer sa feuille de route en matière de produits d’IA générative par la popularité de ChatGPT , Google avait fait l’amère expérience, lors de la présentation officielle de Bard, de voir son système d’IA se tromper en affirmant que le télescope spatial James Webb était le premier à avoir donné une image d’une exoplanète, quand un cliché avait été réalisé en 2004 par le Very Large Telescope (VLT), un observatoire sur Terre...

Des données connectées à Internet

Continuellement amélioré depuis, Google Bard se présente donc comme un produit à part, distinct du moteur de recherche de Google, accessible via une URL spécifique (bard. google.com) ou depuis un compte Google sur son smartphone ou un ordinateur. Plus qu’un robot conversationnel, Google le définit comme «un outil pour stimuler votre imagination» résume Jack Krawczyk. Il ne s’agit pas seulement de répondre à des questions, mais surtout de vous permettre de développer des idées».

Car pour Google, il s’agit de bien différencier l’apport de Bard par rapport à celui de Google search. Pour une requête formulée par un utilisateur, Bard ne propose pas une seule réponse mais trois formulations de réponse («drafts») différentes. «C’est à l’utilisateur de décider ce qui lui convient le mieux et d’approfondir cette première base de réponse» poursuit-il. L’outil propose, en complément, des liens qui réorientent vers Google Search (comme si vous aviez tapé une recherche dans le moteur), et des possibilités d’exporter les réponses vers Gmail ou Google sheet. Les réponses peuvent être aussi écoutées sous forme audio. En revanche, aucun lien vers les sources utilisées à l’intérieur des réponses formulées par Bard.

Outre l'intégration d'outils Google et le nombre de langues proposées, le principal différenciateur de Bard par rapport à ChatGPT est une connexion aux données d'Internet (alors que les données de ChatGPT s'arrêtent à 2021). Ce qui n’empêche pas Bard de donner des réponses totalement fantaisistes à certaines questions d’actualité comme : «qui a gagné l’étape d’hier du Tour de France ?». «Les ’hallucinations’ restent un problème non résolu dans l'industrie, que nous souhaitons bien évidemment améliorer» explique Jack Krawczyk. Google insiste aussi sur le fait que Bard reste à ce stade une expérimentation.

Collecte des données

Pour obtenir des réponses factuelles étayées, mieux vaut donc se fier à Google Search. Bard n’est pas là pour remplacer le moteur de recherche, même si la société sait bien que dans les premiers temps, nombre de requêtes d’utilisateurs se limitent à ce type de questions. Sachant que les systèmes d’IA générative sont d’affreux mathématiciens, Google a aussi anticipé que certaines requêtes concerneraient des calculs. Il a donc intégré un modèle à l’intérieur du modèle pour exécuter spécifiquement ce type de tâches. «Nous pensons que Bard peut occuper une nouvelle catégorie de produits» estime Jack Krawczyk. Comment l’utiliser au mieux ? «Bard aide à explorer des idées ou des concepts, ou à trouver de l’inspiration» ajoute-t-il. Et de citer en exemple ce plombier qui cherche comment formuler au mieux l’annonce de mauvaises nouvelles à ses clients, ou cette jeune diplômée postulant à un emploi, qui veut savoir à quelles questions se préparer au mieux pour un premier entretien.

RGPD oblige, les utilisateurs européens se verront indiquer clairement, via une demande de consentement initial, de la collecte des données de leurs requêtes et des réponses que leur apportera Bard. «La seule façon pour nous d'améliorer le modèle est d'obtenir les réponses aux données» justifie Jack Krawczyk. Quid en cas de refus de donner son consentement ? Google assure que l’utilisateur pourra tout de même utiliser Bard. Mais seuls ceux qui accepteront la collecte pourront choisir d’utiliser le produit avec ou sans la sauvegarde des conversations pour leur compte Google. Par exemple, pour reprendre ou poursuivre une conversation quelques semaines ou mois après une première requête.

À partir de jeudi, quelques autres nouveautés accompagnent également le produit, mais pour l’heure uniquement disponibles en anglais, comme l’utilisation d’images dans les requêtes. Il devient par exemple possible en soumettant l’étiquette d’une bouteille de vin, de lui demander quels sont les meilleurs plats pour l’accompagner...

Quid de la suite ? «Bard sera intégré au fil du temps dans l’écosystème Google» ajoute Jack Krawczyk. Pour l’instant, ce sont plutôt les outils Google qui vont intégrer petit à petit ce nouvel univers.

L’utilisation de Bard est gratuite pour l’instant. «Nous cherchons avant tout à voir là où ce nouveau produit apportera le plus de valeur ajoutée. Nous verrons ensuite quel est le meilleur modèle pour le monétiser» conclut Jack Krawczyk.

IA : Google lance Bard, sa riposte à ChatGPT, en France et dans 40 langues

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
15 commentaires
  • femme outrée

    le

    Ah !...

  • MacronDemission

    le

    Un aspirateur plus plus plus à données.

  • Lazarus

    le

    Je viens de le tester, c'est une cata.
    je lui demande le taux moyen d'emprunt actuel en France, il me donne des chiffres tous inférieurs à 2%. Je lui demande s'il est sûr de lui, il me répond oui.
    Je lui dis que le taux à 20 ans n'est pas 1,39% mais 3,80%, il me répond que j'ai raison, qu'il a fait une erreur.
    Dommage, c'était à priori son avantage que d'intégrer des données issues du web. Sur d'autres questions ouvertes, les résultats de Chat GPT sont beaucoup plus élaborés et pertinents, sans être parfaits bien sûr. Bref, pas bien.

À lire aussi

Comment l’Afrique est devenue la «cash machine» d’Orange

Comment l’Afrique est devenue la «cash machine» d’Orange

DÉCRYPTAGE - L’opérateur enregistre une croissance à presque deux chiffres dans les 18 pays de la zone Afrique-Moyen-Orient, où il est présent. Le groupe bénéficie d’un contexte macroéconomique très favorable marqué par l’explosion des besoins en connectivité. Pour autant, il reste sur ses gardes.