Les géants de la tech ne peuvent pas être poursuivis par des victimes d'attentats, tranche la Cour suprême des Etats-Unis
Des familles de victimes d'attentats estimaient que Google, Facebook et Twitter avaient aidé le groupe Etat islamique en relayant leur propagande. Pour la plus haute instance judiciaire des Etats-Unis, les allégations des plaignants sont insuffisantes.
Par Les Echos
C'est une victoire de taille pour les géants de la Tech. Google, Facebook et Twitter ne peuvent pas être poursuivis par des victimes d'attentats a tranché, ce jeudi, la Cour suprême des Etats-Unis.
Les familles de victimes leur reprochaient d'avoir aidé le groupe Etat islamique en relayant sa propagande. La haute cour n'est toutefois pas entrée dans le débat, plus large, sur la loi qui les protège depuis un quart de siècle de poursuites pour les contenus qu'ils mettent en ligne.
Deux affaires
Concrètement, elle s'est prononcée sur deux affaires distinctes. Dans la première, les parents d'une jeune Américaine tuée dans les attentats de novembre 2015 à Paris avaient porté plainte contre Google. Ils reprochaient à la maison mère de Youtube d'avoir soutenu la croissance de l'EI en suggérant ses vidéos à certains usagers.
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Dans la seconde, les proches d'une victime d'un attentat contre une discothèque d'Istanbul le 1er janvier 2017, estimaient que Facebook, Twitter et Google pouvaient être considérés « complices » de l'attaque. Selon eux, leurs efforts pour retirer les contenus du groupe EI n'avaient pas été suffisamment « vigoureux ».
« Allégations insuffisantes »
« Le fait que des mauvais acteurs profitent de ces plateformes ne suffit pas à assurer que les accusés ont consciemment donné une aide substantielle et donc aidé ces groupes », écrit le juge Clarence Thomas dans l'arrêt unanime de la Cour. « Nous concluons que les allégations des plaignants sont insuffisantes pour établir que les accusés ont aidé l'EI à réaliser son attentat », écrit-il encore.
Jugeant avoir assez d'arguments sans entrer dans le débat sur la « section 230 », la haute juridiction « décline » l'examen de cette loi datant de 1996, vue comme un pilier de l'essor d'internet. Le texte décrète que les entreprises du secteur technologique ne peuvent pas être considérées comme des « éditeurs » et jouissent d'une immunité judiciaire pour les contenus mis en ligne sur leurs plateformes.
Avec AFP
Les Echos