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Origine, symptômes... Ce que l'on sait de l'odeur insoutenable qui a entraîné la fermeture d'un collège en Moselle

Des analyses microbiologiques sont actuellement en cours afin de définir la substance qui pourrit la vie de l'établissement scolaire depuis plusieurs mois, ainsi que sa provenance.

Quel mauvais sort touche le collège Philippe-de-Vigneulles de Metz? Mardi, le conseil départemental de la Moselle, en concertation avec l’équipe de l’établissement, l’Inspection académique et le Rectorat, a pris la décision de fermer l'établissement scolaire jusqu'à Noël en raison d'odeurs nauséabondes persistantes qui incommodent élèves et personnel éducatif.

• Une odeur d'origine inconnue

Si plusieurs pistes se dégagent quant à l'origine de ces effluves, rien ne permet d'en attester l'origine avec clarté. Selon plusieurs témoignages, le collège est touché par d'intenses odeurs d'oeuf pourri et de soufre et aucune zone ne semble épargnée. Interrogée par BFMTV, la principale de l'établissement fait part de son désemparement et espère obtenir des réponses rapides.

"Nous n’identifions pas les causes de ces émanations d’odeurs et des manifestations physiologiques vécues par quelques-uns de nos élèves et personnels", explique ainsi Cécile Aubertin.

L'hypothèse du sulfure d'hydrogène a plusieurs fois été avancée mais n'a jamais pu être confirmée. Incolore, ce composé chimique est réputé pour cette odeur caractéristique d'oeuf pourri, la substance étant d'ailleurs utilisée à petite dose pour la fabrication des boules puantes. Des analyses microbiologiques sont menées dans le bâtiment afin de confirmer cette piste.

"Est-ce que c’est la situation climatique - il fait plus froid - est-ce que c’est parce que c’est plus humide, donc un plafond plus bas? On ne sait plus aujourd’hui. Nous attendons les scientifiques", souligne Patrick Weiten, président du département au micro de BFMTV.

• Des symptômes variés

Outre l'odeur nauséabonde, différents élèves subissent les conséquences physiques de cette situation. "Essentiellement des douleurs oculaires, mais aussi des grattements de gorge, quelques fois des maux de ventre", détaille Cécile Aubertin.

Au total, 75 personnes sont concernées depuis le 21 novembre, dont la fille de Sophie qui a subi les symptômes durant plusieurs jours.

"Ce ne sont pas vraiment des maux de tête mais elle était très fatiguée et elle a vomi trois jours consécutifs. On n’a pas eu de réponses à ce niveau-là, je me pose des questions... On voudrait connaître l’origine", insiste-t-elle auprès de BFMTV.

• Un problème récurrent

Le problème semble sans fin. En 2021, alors que le problème d'odeur semblait circonscrit à certaines zones du collège, des travaux avaient été réalisés afin de nettoyer les réseaux d'assainissement.

En outre, des siphons avaient été changés et une vérification de la porosité du réseau avec des fumigènes effectuée pour la somme de 200.000 euros, payée par le département. Après quelques semaines de répit, l'odeur était revenue en mai, de manière plus forte et régulière.

• Comment s'organiser pour le mois à venir?

Si les autorités espèrent pouvoir de nouveau accueillir les élèves début 2023, la continuité pédagogique devra malgré tout se poursuivre courant décembre. A partir de ce jeudi, les 484 élèves devront suivre les cours en distanciel via l'ENT.

"Désormais, les professeurs et les équipes pédagogiques sont habitués à ce type d'enseignement puisque la pandémie avait nécessité leur mise en oeuvre à de nombreuses reprises. Donc il y a une expertise de nos enseignants en termes de conduite et d'apprentissage à distance", assure, auprès de France-Bleu, Olivier Cottet, directeur académique des services de l'Éducation nationale (Dasen) en Moselle.

En outre, les familles ne disposant pas du matériel nécessaire pourront bénéficier de tablettes fournies par l'académie.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV