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Vladimir Poutine et Tucker Carlson : ce que l’on sait de l’interview du président russe

Le présentateur américain Tucker Carlson, proche de Donald Trump et ancien de Fox News, va diffuser jeudi soir une interview de Vladimir Poutine, le président russe.
Temps de lecture: 4 min

Le président russe Vladimir Poutine a accordé une interview au présentateur américain Tucker Carlson, ancien de Fox News et proche de Donald Trump.

Que sait-on de l’interview de Vladimir Poutine ?

L’interview du président russe Vladimir Poutine par le présentateur américain Tucker Carlson sera diffusée jeudi sur son site, a annoncé cette ancienne vedette de la télévision mercredi sur son compte Instagram. Il a accompagné cette annonce d’une photo de lui et du leader russe en noir et blanc.

La séquence sera diffusée à 18h, heure de Washington (minuit heure française). La Maison Blanche a estimé mercredi que cette nouvelle interview de Vladimir Poutine n’était pas nécessaire pour comprendre la «brutalité» du président russe. «Ce que M. Poutine a fait en Ukraine devrait être évident pour tout le monde, tout comme (devraient l’être) les raisons factices et ridicules par lesquelles il essaie de justifier» son action, a affirmé à la presse un porte-parole de l’exécutif américain, John Kirby.

Qui est Tucker Carlson ?

Ancien de la chaîne conservatrice Fox News, dont il a récemment été limogé, il était à la tête de «Tucker Carlson Tonight» entre 2016 et 2023. Le quinquagénaire était devenu l’une des voix les plus influentes de l’Amérique conservatrice, accusé de populariser des thèses complotistes et racistes. Le journaliste est aussi connu pour être très proche de Donald Trump, ancien président républicain bien parti pour affronter Joe Biden à la présidentielle américaine de novembre.

L’accès dont bénéficie M. Carlson contraste avec les restrictions imposées à d’autres journalistes étrangers en Russie, où deux reporters américains, Evan Gershkovich et Alsu Kurmasheva, ont été arrêtés l’année dernière et sont toujours détenus. L’animateur américain se vantait par ailleurs d’être le seul à vouloir parler au président russe. Une assertion contredite par le Kremlin, qui a affirmé recevoir des demandes d’interview de Vladimir Poutine de la part de médias occidentaux.

Pourquoi Vladimir Poutine accepte de lui parler ?

Selon le Kremlin, Tucker Carlson a une «position qui contraste avec celle des médias traditionnels anglo-saxons», a estimé le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov. «La plupart des Américains ne sont pas informés, ils n’ont aucune idée de ce qui se passe dans la région, ici en Russie ou à 950 km de là, en Ukraine. Ils devraient pourtant le savoir, car ils en paient une grande partie», clamait Tucker Carlson dans une vidéo publiée mardi, détaillant les raisons l’ayant mené à demander cet entretien.

Les médias d’Etat russes ont abondamment couvert la visite du présentateur, publiant notamment des photos de lui à l’aéroport et au célèbre théâtre du Bolchoï, où il a assisté au ballet «Spartacus». Selon les médias publics russes, il a également été aperçu à une exposition consacrée aux régions russes à Moscou, a été invité par l’Union russe des journalistes à intégrer ses rangs ou encore à se rendre en Crimée annexée. Cette attention a suscité de nombreuses plaisanteries et messages satiriques sur les réseaux sociaux russes.

Reprenant un discours hostile aux médias grand public, honnis par beaucoup à droite, il a affirmé que les populations des pays anglophones étaient mal informées sur le conflit en Ukraine et ses conséquences. «Elles pensent que rien n’a vraiment changé. Et elles pensent cela parce que personne ne leur a dit la vérité. Leurs médias sont corrompus», a-t-il lancé. Il a notamment critiqué les interviews menées par les médias américains du président Zelensky, les qualifiant de «flagorneuses». Il a précisé avoir lui-même demandé une interview à M. Zelensky.

Au cours des derniers mois, Tucker Carlson s’est plus d’une fois montré critique du soutien américain à l’Ukraine, face à l’offensive russe. Ce soutien fait d’ailleurs l’objet de vifs débat au Congrès américain où les républicains proches de Donald Trump refusent de débloquer des nouveaux fonds pour Kiev, réclamés avec insistance par le président Biden et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Quelle audience en France ?

L’annonce de cette interview a été largement partagée en France par les habituels relais d’influence russe. Florian Philippot, président des patriotes s’attend à une «séquence extrêmement intéressante» et a comparé les critiques qui accompagnent cette interview à un «délire hystérique qui montre le vrai visage du Système». Un point de vue défendu par l’ancien candidat à la présidentielle François Asselineau a lui aussi salué cette interview et l’a opposé à la situation en France où selon lui «la propagande d’État a remplacé le journalisme».

Une bonne partie de la mouvance complotiste, très active sur le sujet du Covid, se mobilise également. À l’image de Francis Lalanne ou de France Soir et de son directeur de la publication Xavier Azalbert.

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