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Emmanuel Macron propose une "autonomie pour la Corse" et son entrée dans la Constitution

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Emmanuel Macron s'est exprimé ce jeudi devant l'Assemblée de Corse. Le président s'est dit "favorable" à l'inscription de l'île dans la Constitution et a proposé une "autonomie à la Corse", "ni contre l'État ni sans l'État".

Emmanuel Macron devant l'Assemblée de Corse, à Ajaccio le 28 septembre 2023. Emmanuel Macron devant l'Assemblée de Corse, à Ajaccio le 28 septembre 2023.
Emmanuel Macron devant l'Assemblée de Corse, à Ajaccio le 28 septembre 2023. © AFP - Pascal Pochard-Casabianca / POOL

Évoquant un "moment historique", Emmanuel Macron a proposé jeudi qu'"une nouvelle étape soit franchie" avec "l'entrée de la Corse dans la Constitution française", et "une autonomie" pour l'île qui ne soit "ni contre l'État ni sans l'État", lors d'un discours devant l'Assemblée de Corse où les nationalistes sont majoritaires.

Le président a notamment salué l’ "esprit de responsabilité" le "sens du devoir"  des responsables locaux, lesquels "interdisent l’indifférence ou le statu quo". La Corse n’en reste pas moins "enracinée dans la France et dans la République" a toutefois pris soin de rappeler le chef de l'État  : "Et c’est cet enracinement dans notre histoire commune et cette reconnaissance qu’il faut tenir ensemble pour sortir de cette situation d’incompréhension et de confrontation de défiance et de ressentiment."

  • Revoir le discours d'Emmanuel Macron en intégralité

"Entrée de la Corse dans la Constitution"

"Je suis favorable à ce qu'une nouvelle étape soit franchie", a ainsi déclaré Emmanuel Macron avant de proposer "l'entrée de la Corse dans notre Constitution", afin "que les spécificités de la communauté insulaire corse soient reconnues, au sein d'un article propre, celle d’une communauté insulaire historique, linguistique et culturelle", a-t-il précisé.

Le président a notamment souhaité "que la langue corse puisse être mieux enseignée et placée au cœur de la vie de chaque Corse", évoquant la création d’un "service public de l’enseignement en faveur du bilinguisme".

Le chef de l'État s'est aussi dit "favorable" à ce que la Corse puisse légiférer, sur "des normes sur des matières ou des compétences transférées. Cette capacité normative devra évidemment s’exercer sous le contrôle du Conseil d’État et du Conseil", a-t-il développé.

Une "autonomie" qui ne soit "ni contre l'État ni sans l'État"

"Ayons l’audace de bâtir une autonomie à la Corse dans la République", a poursuivi Emmanuel Macron appelant de ses vœux un "référentiel qui soit pleinement corse, celui de la Corse dans la République".

"Cette autonomie doit être le moyen pour construire ensemble l’avenir. Sans désengagement de l’État. Ce ne sera pas une autonomie contre l’État, ni une autonomie sans l’État, mais une autonomie pour la Corse et dans la République", a-t-il répété.

"Six mois" pour s'entendre sur un "texte constitutionnel"

Concrètement, le président a donné "six mois" aux groupes politiques corses, des indépendantistes à la droite, pour parvenir à un "accord" avec le gouvernement menant à un "texte constitutionnel et organique" permettant de modifier le statut de l'île, texte qui pourra alors être présenté à Paris.

"Je souhaite donc que le travail avec le gouvernement puisse mener à un texte constitutionnel et organique ainsi soumis à votre accord d'ici six mois", a déclaré le chef de l'État, insistant sur le fait qu'"il n'y a pas de ligne rouge, il y a l'idéal de la République".

Des déclarations saluées par des applaudissements nourris, auxquels n'ont pas pris part plusieurs élus nationalistes.

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Hommage à la Résistance corse

Auparavant, Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l'Assemblée de Corse, et Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de l'île, avaient appelé le chef de l'État à "marquer l'histoire".  L'attente était immense sur l'île de Beauté, dirigée par les nationalistes depuis huit ans. "La Corse doit rester la Corse et devenir le territoire autonome qu'elle doit être", avait insisté la présidente de l'Assemblée, soulignant notamment le "ressenti de dépossession immense" de la jeunesse dans l'île.

Ce discours présidentiel clôt 18 mois de discussions entre gouvernement et responsables politiques locaux. Ces échanges avaient été lancés après les violences survenues à la suite de la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna, condamné pour l'assassinat en 1998 du préfet Claude Erignac et agressé à la prison d'Arles, au printemps 2022.

Emmanuel Macron a également rendu hommage aux figures de la Résistance corse. "Si nous sommes réunis ici, avant toute chose (…) , c’est bien parce que voilà huit décennies, partout dans l’île, les combattants de la flamme française se sont dressés, que la Corse a été le premier territoire libéré de France métropolitaine." "Ici, a poursuivi le président, aucun juif ne fut dénoncé. Les Corses les ont protégés, demeurant fidèles à la République et à ses valeurs quand d’autres les trahissaient", a distingué Emmanuel Macron, saluant "cet élan irrésistible de la Corse vers la République".

Emmanuel Macron devant l'Assemblée de Corse, à Ajaccio le 28 septembre 2023.
Emmanuel Macron devant l'Assemblée de Corse, à Ajaccio le 28 septembre 2023. © Radio France - Clémence Gourdon Negrini

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