Guerre en Ukraine : frappes russes meurtrières dans les régions de Kherson et Donetsk

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Volodymyr Zelensky est arrivé mercredi soir aux Pays-Bas pour une visite inattendue, selon l’agence de presse néerlandaise ANP.

M. Zelensky, qui effectue sa première visite aux Pays-Bas, a atterri à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol après avoir participé à un sommet des pays nordiques à Helsinki, selon l’ANP. L’agence a publié plusieurs photos, notamment celle d’un aéronef, affirmant qu’il s’agit de l’avion du gouvernement néerlandais transportant probablement le président ukrainien.

Selon l’ANP, M. Zelensky doit visiter jeudi la Cour pénale internationale (CPI), qui siège à La Haye, et a émis en mars un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine. Le président ukrainien devrait prononcer dans la même ville, le même jour, un discours intitulé « Pas de paix sans justice pour l’Ukraine », selon la radiodiffusion publique NOS.

Une rencontre avec des députés néerlandais est prévue ainsi qu’un entretien avec le premier ministre néerlandais Mark Rutte, a rapporté l’ANP, citant des sources anonymes.

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi un nouvel envoi d’aide militaire d’un montant de 300 millions de dollars à l’Ukraine, principalement des munitions pour l’artillerie. L’armée ukrainienne recevra en particulier des roquettes pour les Himars, des systèmes mobiles sophistiqués fournis par les Etats-Unis, ainsi que des armes antichars, des munitions et des camions pour le transport d’équipements lourds, a précisé le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken dans un communiqué.

Il s’agit de la trente-septième tranche d’aide décidée par le président, Joe Biden, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022.

Cette annonce « fait suite à un travail poussé du gouvernement américain pour répondre aux demandes de l’Ukraine avant la contre-offensive qu’elle envisage », a dit Karine Jean-Pierre, la porte-parole de l’exécutif américain.

Les autorités russes ont annoncé mercredi l’ouverture d’une « enquête criminelle pour terrorisme en lien avec une tentative de frappe contre la résidence du président de Russie au Kremlin », après qu’elles ont expliqué avoir abattu deux drones.

Un journal finlandais a révélé mercredi qu’il avait trouvé le moyen de contourner la censure imposée aux médias en Russie en dissimulant des informations et des reportages sur l’Ukraine dans un jeu en ligne populaire en Russie. « Alors que Helsingin Sanomat et les médias indépendants étrangers sont bloqués en Russie, les jeux en ligne ne sont pour l’instant pas interdits », a déclaré Antero Mukka, rédacteur en chef du journal.

Helsingin Sanomat a utilisé le jeu de tir en ligne Counter-Strike, qui compte quelque 4 millions de joueurs en Russie. Si la plupart des parties se déroulent sur des niveaux et des cartes officielles publiés par l’éditeur Valve, les joueurs peuvent créer des cartes personnalisées que tout le monde peut télécharger et utiliser. « Nous avons donc construit une ville slave, appelée Voyna, ce qui signifie guerre en russe », a expliqué M. Mukka.

Dans le sous-sol de l’un des immeubles de la ville, les techniciens d’Helsingin Sanomat ont caché une pièce où les joueurs peuvent trouver des reportages en russe réalisés par les correspondants de guerre du journal en Ukraine. Les murs de la salle numérique sont couverts d’articles et de photos relatant des événements tels que les massacres dans les villes ukrainiennes de Boutcha et d’Irpine. Sur l’un des murs, les joueurs peuvent trouver une carte d’Ukraine où sont signalées les attaques contre la population civile, tandis qu’un enregistrement en russe lit des articles d’Helsingin Sanomat. Il s’agit « d’informations qui ne sont pas disponibles dans les organes de propagande de l’Etat russe », a ajouté M. Mukka.

Depuis sa publication lundi, la carte a déjà été téléchargée plus de 2 000 fois. « Cela montre que toute tentative pour empêcher la circulation de l’information et pour tromper le public est vouée à l’échec dans notre monde moderne », a ajouté le rédacteur en chef.

« Une gare et un passage à niveau, une maison, une quincaillerie, un supermarché, une station-service – savez-vous ce qui unit ces lieux ? La trace sanglante que la Russie laisse avec ses obus, tuant des civils à Kherson et dans la région de Kherson », a réagi le président ukrainien, mercredi soir sur Telegram. Volodymyr Zelensky a également précisé que le bilan des bombardements était passé à vingt et un morts et quarante-huit blessés.

Deux personnes ont été tuées et neuf blessées, mercredi, à la suite de bombardements dans la région de Donetsk, a annoncé le bureau du procureur général d’Ukraine sur Telegram. Le communiqué précise que les attaques visaient notamment « les villes d’Avdiïvka, Kostiantynivka, Toretsk et Tchassiv Yar ». « L’attaque aurait été menée avec des canons d’artillerie, des lance-roquettes multiples Grad et des mortiers », a ajouté le bureau du procureur général.

L’Ukraine a annoncé, mercredi en fin de journée, que les tirs russes sur la région de Kherson (Sud) avaient fait dix-huit morts et quarante-six blessés. « Les attaques russes contre Kherson continuent », a mis en garde Andriy Yermak, le chef de cabinet de la présidence ukrainienne, sur Telegram.

L’Ukraine et l’Union européenne (UE) ont décidé de poursuivre l’accord conclu l’année dernière après le déclenchement de la guerre. « Les entreprises ukrainiennes pourront continuer à vendre leurs produits à l’UE sans quotas, droits ou tarifs », a annoncé le premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, mercredi sur Telegram. « L’accès de nos produits agricoles au marché européen a été rétabli. En collaboration avec la Commission européenne, il a été possible de s’entendre sur la fin du blocage du transit de plus de cinq cents produits agricoles ukrainiens », a précisé le premier ministre.

Prudemment, un char Leclerc avance dans une rue étroite. Sa mission : reprendre le centre-ville de Jeoffrécourt (Aisne), où des soldats ennemis se terrent depuis plusieurs jours. Mais à peine arrivé sur la place de la mairie, le blindé le plus puissant de l’armée française est pris pour cible par un char ennemi, bien caché sous un porche ; en quelques minutes, l’AMX-30 détruit deux Leclerc et un véhicule blindé de combat d’infanterie qui les accompagnait. « Les gars se sont un peu précipités, ils auraient dû tirer des fumigènes pour cacher leur progression ou envoyer des éclaireurs », tance un instructeur chargé d’arbitrer ces duels menés avec des obus à blanc, rappelant qu’« en zone urbaine, c’est celui qui appuie le plus vite sur le bouton qui gagne ».

Lancé en février par l’armée française, l’exercice « Orion » est entré à la mi-avril dans sa phase terrestre la plus intense. Durant trois semaines, quelque 12 000 hommes, dont 9 000 combattants, appuyés par 2 600 véhicules parmi lesquels 400 blindés, se sont affrontés dans les plaines du Grand-Est, de Besançon à Amiens, sur une zone de 400 kilomètres sur 250 kilomètres.

A la suite de bombardements, quarante-cinq civils, dont deux enfants, ont été blessés par des tirs dans la région de Kherson, selon un nouveau bilan publié en fin d’après-midi sur Telegram par la police nationale. « Dix-sept personnes ont également été tuées. Il s’agit de trois salariés d’un hypermarché de construction, quatre visiteurs d’un supermarché, trois salariés d’une entreprise d’énergie, d’un automobiliste touché par des éclats d’obus au volant, de citoyens qui ont péri dans leurs maisons et dans leurs cours. Trois policiers ont été blessés et un véhicule de service a été endommagé », précise le communiqué.

Des images postées dans des canaux Telegram russophones montrent une attaque de drones visant le Kremlin, dans la nuit du 2 au 3 mai. Très rapidement, la présidence ukrainienne a déclaré n’avoir « rien à voir » avec cette attaque, accusant même la Russie de « mise en scène ». Selon la présidence, « il n’y a eu aucune victime ni aucun dégât causé par la chute et la dispersion des fragments » de drones sur le Kremlin.

L’ex-président russe a appelé, mercredi sur Telegram, à « l’élimination physique de [Volodymyr] Zelensky et de sa clique », en représailles à une attaque présumée de drones contre le Kremlin, imputée par Moscou à Kiev, qui de son côté nie toute implication.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a démenti mercredi toute attaque ukrainienne visant son homologue russe, Vladimir Poutine, après que Moscou a affirmé avoir abattu deux drones lancés contre l’enceinte du Kremlin à Moscou. « Nous n’avons pas attaqué Poutine. Nous le laissons au tribunal. Nous combattons sur notre territoire, nous défendons nos villages et nos villes », a affirmé le chef d’Etat ukrainien, lors d’une conférence de presse à Helsinki avec des dirigeants de pays d’Europe du Nord.

Les chocs économiques, liés principalement à la pandémie de Covid-19 et aux répercussions de la guerre en Ukraine, ont pesé plus lourdement l’an passé dans certains pays. Ils ont plongé, en l’espace d’un an, 30,2 millions de personnes supplémentaires dans l’insécurité alimentaire aiguë, selon la septième édition du « Rapport mondial sur les crises alimentaires ».

L’Ukraine et la Russie étant deux producteurs majeurs d’engrais, de blé ou encore d’huile de tournesol, la guerre « a perturbé la production et le commerce agricole dans la région de la mer Noire, provoquant un pic sans précédent des prix alimentaires internationaux au premier semestre ». Bien qu’un accord permettant l’exportation des céréales ukrainiennes par la mer Noire le 22 juillet ait fait redescendre les prix, « la guerre continue d’affecter indirectement la sécurité alimentaire, en particulier dans les pays à faible revenu, dépendants des importations alimentaires », et déjà fragilisés par la pandémie.

D’autre part, à cause de « l’escalade et de l’extension du conflit à une guerre à grande échelle », 25 % de la population ukrainienne a souffert d’insécurité alimentaire aiguë à des niveaux modérés ou graves, note le rapport.

Dans ce moment inconfortable des relations internationales où l’ordre ancien s’effondre sans que le nouveau soit apparu, le mois qui vient de s’écouler sera peut-être vu, avec le recul, comme une étape significative du tâtonnement auquel se livrent trois grands acteurs économiques de la planète, les Etats-Unis, l’Union européenne et la Chine. Dans ce triangle, chacun cherche sa place, sachant qu’il ne peut la fixer qu’en fonction de celle des deux autres. Et chaque mouvement compte. La Maison Blanche veut promouvoir un « nouveau consensus de Washington ». Bruxelles peut l’entendre, mais avec Pékin, ce sera plus dur, relève, dans sa chronique, Sylvie Kauffmann, éditorialiste au Monde.

S’exprimant lors d’une conférence organisée par le Washington Post et Reporters sans frontières (RSF), le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a déclaré mercredi qu’il ne pouvait « valider de quelconque façon » les informations circulant sur les deux drones qui ont atteint le Kremlin. « Nous ne savons pas », a-t-il ajouté. « Je prendrai tout ce qui vient du Kremlin avec de longues pincettes », a noté toutefois le chef de la diplomatie américaine.

Interrogé sur la position de Washington, en cas d’attaques ukrainiennes en Russie même, Antony Blinken a répondu : « Nous laissons à l’Ukraine le soin de décider comment se défendre. »

Seize personnes sont mortes à la suite d’une attaque massive de la ville de Kherson et des localités de la région, a annoncé le bureau du procureur général d’Ukraine, mercredi après-midi, sur Telegram, précisant qu’une enquête avait été ouverte. « A 16 h 30 [15 h 30 heure de Paris], douze personnes ont été tuées dans le centre de la région à la suite de bombardements chaotiques et d’obus frappant des infrastructures civiles. Environ vingt-deux personnes ont été blessées à des degrés divers de gravité », a expliqué le communiqué.

« Une équipe d’ingénieurs en électricité a essuyé des tirs ennemis entre les villages de Stepanivka et Mouzykivka » alors qu’elle réparait le réseau électrique, a détaillé le bureau du procureur général d’Ukraine. « Trois employés de la compagnie d’énergie sont morts des suites de leurs blessures. »

« Un homme a été tué dans la matinée à la suite du bombardement de la communauté de Darïvka dans la région », a ajouté le communiqué, précisant que les bombardements se poursuivaient.