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Turquie : un groupe armé kurde lié au PKK revendique le double attentat à Istanbul

Les Faucons de la liberté du Kurdistan sont derrière les deux attaques de samedi, qui ont fait au moins 44 morts, dont 36 policiers, et 155 blessés.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

Publié le 11 décembre 2016 à 03h12, modifié le 12 décembre 2016 à 14h08

Temps de Lecture 3 min.

Aux abords du stade du club de football de Besiktas, à Istanbul, le 10 décembre.

Une organisation armée kurde, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a revendiqué la responsabilité du double attentat qui a eu lieu, samedi 10 décembre, dans le quartier de Besiktas à Istanbul ayant fait au moins 44 morts – dont 36 policiers – et 155 blessés, dont 14 grièvement.

Dans un message posté sur leur site Internet, le 11 décembre, les TAK, liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), disent que deux hommes ont mené « une double attaque simultanée » près du stade de football du Besiktas Istanbul et dans le parc de Macka.

Un jour de deuil national en Turquie a lieu dimanche, alors que les premières victimes étaient enterrées lors d’une cérémonie militaire. Des milliers de personnes ont manifesté près du stade d’Istanbul où ont eu lieu les attaques.

  • Voiture piégée et kamikaze

Les faits se sont produits aux environs de 22 h 30, heure locale (20 h 30 à Paris), dans un quartier touristique bordant le Bosphore. Une voiture piégée a d’abord explosé près d’un car de transport de la police à proximité de la Vodafone Arena, stade de l’équipe de football de Besiktas. Le match qui s’y déroulait était déjà terminé depuis deux heures. Une autre explosion, vraisemblablement causée par un kamikaze, a eu lieu presque au même moment dans le parc voisin de Macka.

Après les explosions, les accès au quartier du stade ont rapidement été fermés. Des dizaines de policiers, mitraillette en bandoulière ou arme au poing, empêchaient tout passage tandis qu’un hélicoptère survolait le quartier. Des témoins ont affirmé avoir entendu des salves d’armes à feu juste après les explosions, ce qu’une vidéo diffusée sur Internet accrédite.

La Turquie a interdit à tout le monde, médias compris, de diffuser des images liées à l’attaque, une mesure prise pour chaque attentat. Treize personnes ont été interpellées et placées en garde à vue en lien avec ces attaques, qui font l’objet d’une enquête du parquet antiterroriste.

  • Erdogan : « La manifestation la plus hideuse du terrorisme »

Des policiers portent des cercueils, le 11 décembre à Istanbul en Turquie.

« Nous avons assisté, ce soir à Istanbul, à la manifestation la plus hideuse du terrorisme », a dénoncé le président Recep Tayyip Erdogan, qui participé à une réunion sécuritaire d’urgence, dimanche. Le double attentat a frappé un quartier touristique de la ville, situé entre l’emblématique place Taksim et l’ancien palais de Dolmabahçe, sur la rive européenne de la mégalopole.

« Il apparaît que ces explosions, qui se sont produites juste après le match Besiktas-Bursaspor, avaient pour objectif de causer le plus grand nombre possible de victimes. »

Le président turc a dit que son pays se battrait « jusqu’au bout contre la malédiction du terrorisme » alors qu’il rendait visite à des blessés à l’hôpital Haseki d’Istanbul. Entouré par une foule qui scandait son nom, il a promis que les coupables « paieraient un prix encore plus fort ». Son ministre de l’intérieur, Suleyman Soylu, a profité des funérailles d’un des policiers tués pour insulter le PKK, « ces animaux », qui sont « les pions de vos sombres partenaires occidentaux ».

  • Les séparatistes kurdes et l’EI, menaces pour Ankara

Depuis l’été 2015, la Turquie a été la cible de nombreuses attaques, notamment à Istanbul et Ankara. Elles ont été menées soit par la rébellion séparatiste du PKK – considérée comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) – revendiquées ou attribuées à l’organisation Etat islamique (EI), ou alors par des groupuscules d’extrême gauche. Peu de temps après les attentats du 10 décembre, les autorités ont d’ailleurs rapidement accusé les rebelles kurdes d’être responsables.

Les Faucons de la liberté du Kurdistan ont récemment revendiqué plusieurs attentats :

  • un attentat-suicide à Ankara en février (28 morts)
  • une attaque à Ankara le 13 mars (37 morts)
  • un attentat à la voiture piégée le 7 juin à Istanbul (11 morts).

Membre de la coalition internationale qui combat l’EI en Syrie et en Irak, la Turquie a déclenché en août une offensive dans le nord de la Syrie pour repousser les djihadistes vers le Sud. L’émanation syrienne du PKK, le Parti de l’union démocratique (PYD), est également présente dans la région au sein des forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues militairement par les Etats-Unis.

  • Les réactions internationales

L’ambassade des Etats-Unis à Ankara a condamné une « attaque lâche » et assuré se tenir « aux côtés du peuple turc contre le terrorisme ». Devant le risque d’attentats dans le pays, Washington avait ordonné, en octobre, l’évacuation des familles des employés de leur consulat dans la mégalopole turque. Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a pour sa part exprimé sa « solidarité avec les citoyens turcs, avec les familles des victimes de l’attaque d’Istanbul ».

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

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