Le cyclone Biparjoy s’est affaibli tôt vendredi 16 juin en se déplaçant vers le nord, après avoir frappé la côte indienne, accompagné de vents violents et de vagues impressionnantes sur les rivages de l’Inde et du Pakistan, mais sans qu’aucune victime ne soit signalée dans l’immédiat. Plus de 180 000 habitants de l’Etat indien du Gujarat, dans l’ouest de l’Inde, et au Pakistan, voisin, ont été préventivement déplacés de la zone que devait traverser Biparjoy selon les prévisions.
Moins puissante que prévu, la « très forte tempête cyclonique » a franchi la côte près du port de Jakhau (Ouest) jeudi soir et a soufflé des vents soutenus atteignant 125 km/h, avant de commencer à perdre de sa puissance quelques heures plus tard. Les prévisionnistes indiens s’attendent à ce qu’elle se calme et devienne une dépression modérée d’ici à vendredi soir.
Des centaines de poteaux électriques ont été arrachés le long de la côte, entraînant des coupures de courant dans la majeure partie de la région, a déclaré à l’Agence France-Presse un porte-parole du gouvernement du Gujarat. Plusieurs centaines d’arbres ont également été déracinés et les équipes d’urgence avaient du mal à accéder aux villages en raison des débris sur les routes. Aucune victime n’a été signalée au cours de la nuit, a fait savoir le bureau du commissaire chargé des secours pour l’Etat. Plus de 100 000 habitants de cet Etat avaient quitté les zones côtières pour s’abriter à l’intérieur des terres, selon les autorités.
Au Pakistan, la ministre du changement climatique, Sherry Rehman, a annoncé que 82 000 personnes avaient été évacuées des zones côtières du sud-est.
300 mm de précipitations prévus au Pakistan
Vendredi matin, Mme Rehman a annoncé sur Twitter que son pays avait été « largement épargné par la tempête au sommet de sa force ». Des précipitations de plus de 300 mm sont toutefois prévues pour certaines zones côtières du Pakistan vendredi et samedi, accompagnées d’ondes de tempête pouvant atteindre 2,50 mètres. Les magasins ont fermé tôt jeudi soir dans la ville pakistanaise de Badin et les rues habituellement animées se sont vidées à la tombée de la nuit.
« Tout le monde est extrêmement effrayé », a déclaré vendredi à l’Agence France-Presse (AFP) Iqbal Mallah, un fonctionnaire de 30 ans. Les cyclones sont fréquents dans cette région de l’océan Indien, où vivent des dizaines de millions de personnes. Mais les scientifiques expliquent que ces phénomènes gagnent en puissance en raison du réchauffement climatique.
L’un d’entre eux, le climatologue à l’Institut indien de météorologie tropicale Roxy Mathew Koll, a expliqué à l’AFP que les cyclones puisaient leur énergie dans les eaux chaudes et que les températures de surface dans la mer d’Arabie, aussi appelée mer d’Oman, étaient de 1,2 à 1,4 degré Celsius plus élevées qu’il y a quatre décennies.
« Le réchauffement rapide de la mer d’Oman, associé au réchauffement climatique, a tendance à augmenter le flux de chaleur de l’océan vers l’atmosphère et à favoriser des cyclones plus intenses », a-t-il résumé.
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