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La guerre Israël-Hamas éloigne les pays du Proche-Orient de l’Occident

Du Liban à la Jordanie et à l’Egypte, les critiques se multiplient contre les dirigeants et les médias américains et européens, accusés de « déshumaniser les Palestiniens ».

Par  (Beyrouth, Amman, envoyée spéciale)

Publié le 07 novembre 2023 à 13h07, modifié le 07 novembre 2023 à 14h39

Temps de Lecture 6 min.

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Des personnes manifestent en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, lors d’une marche entre  l’ambassade égyptienne et l’ambassade française, à Beyrouth, au Liban, le 27 octobre 2023.

Dans le hall d’un bâtiment de la prestigieuse Université américaine de Beyrouth (AUB), un étudiant s’assied au piano : résonnent les notes de Mawtini (« ma patrie »), hymne panarabe et chant de ralliement des Palestiniens. Le campus de cet établissement, connu pour cultiver la modération, a été l’un des premiers lieux de mobilisation au Liban, en soutien aux habitants de Gaza pris sous les bombes israéliennes. Une solidarité à l’unisson avec celle qui s’exprime en Jordanie, en Egypte ou même en Syrie.

Une association d’enseignants de l’université a publié, le 13 octobre, un communiqué virulent : les condamnations des « atrocités commises en toute impunité par Israël à Gaza » se doublent de critiques envers les médias et les positions politiques de pays occidentaux – Etats-Unis en tête – face à la guerre, accusés de « déformation flagrante de l’histoire » et de « déshumanisation des Palestiniens ».

« Je ne supporte pas que les Palestiniens soient anéantis, réduits au silence, présentés comme terroristes, s’agace, d’une voix calme, Souma, 21 ans, étudiante de l’AUB rencontrée lors d’une manifestation, le 18 octobre, dans le centre de Beyrouth, et qui vit suspendue aux nouvelles de la guerre. Face à la désinformation, c’est notre devoir à nous, Arabes, de prendre la parole. »

Ce n’est pas la première fois que la confrontation entre Israéliens et Palestiniens laisse apparaître un fossé entre l’Occident et le Proche-Orient arabe, qui a lui-même vécu plusieurs cycles du conflit, par la guerre ou l’arrivée de réfugiés palestiniens chassés de leur terre lors de la création de l’Etat d’Israël, en 1948. Mais, cette fois, l’écart semble béant.

Presque tout, venant de l’Occident, est mis en cause, à commencer par le soutien unilatéral à l’Etat hébreu exprimé par le président américain, Joe Biden, et plusieurs dirigeants européens qui se sont rendus en Israël, dans l’onde de choc suscitée par l’attaque sanglante du Hamas, le 7 octobre. Celle-ci a fait plus de 1 400 morts en Israël, tandis que 240 personnes ont été prises en otage par le mouvement islamiste.

« Les Européens ont fait imploser leur système de valeurs »

Mais hérissent aussi la sémantique employée, la frilosité à appeler à un cessez-le-feu alors que plus de 10 000 personnes ont été tuées à Gaza, selon le ministère de la santé du territoire administré par le Hamas, de même que les parallèles dressés entre le groupe palestinien et l’organisation Etat islamique ou le terrorisme global, ou bien encore les réactions face aux manifestations et prises de parole propalestiniennes. Après le report du prix qui devait être remis à l’écrivaine palestinienne Adania Shibli lors du Salon du livre de Francfort, mi-octobre, ce sont, plus récemment, deux œuvres du peintre libanais Ayman Baalbaki qui ont été retirées d’une vente de Christie’s, prévue jeudi 9 novembre, à Londres. L’une d’elles représente un homme au visage masqué par un keffieh rouge et blanc (l’écharpe palestinienne est, elle, noir et blanc).

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