Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Au Royaume-Uni, la plus importante journée de grève depuis 10 ans pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail

Nombreuses écoles fermées, trains à l’arrêt… Jusqu’à un demi-million de Britanniques sont appelés à manifester, notamment pour une hausse des salaires alors que l’inflation dépasse 10 % depuis des mois.

Le Monde avec AFP

Publié le 01 février 2023 à 08h58, modifié le 01 février 2023 à 15h53

Temps de Lecture 2 min.

Des enseignants manifestent à Manchester, le 1er février 2023.

Nombreuses écoles fermées, trains à l’arrêt, guichets baissés dans certaines administrations… En proie à une crise économique attisée par l’inflation, le Royaume-Uni connaît mercredi 1er février sa journée de grève d’une ampleur sans précédent depuis une décennie.

Jusqu’à un demi-million de Britanniques sont appelés à débrayer pour réclamer de meilleurs salaires. A la veille du centième jour du gouvernement conservateur de Rishi Sunak, la fédération syndicale TUC (Trades Union Congress – « Congrès des syndicats ») a prévenu que ce serait « la plus grosse journée de grèves depuis 2011 » avec, pour la première fois en plusieurs mois de mouvements sociaux, la participation des enseignants.

Plusieurs milliers d’écoles sont notamment fermées à l’appel du Syndicat de l’éducation nationale (ou NEU, pour National Education Union) contraignant des parents, parfois informés au dernier moment, de rester chez eux pour garder leurs enfants. Plusieurs organisations de parents d’élèves ont publié une déclaration commune dans laquelle elles disent « soutenir » le mouvement, relevant « les conséquences d’années de sous-financement » dans les écoles.

La ministre de l’éducation, Gillian Keegan, s’est dite « déçue » et « très inquiète » de ce mouvement, et a jugé « incohérent économiquement » d’accorder les hausses salaires réclamées. « Nous avons dit que nous étudierions les futurs salaires, que nous regarderions la charge de travail et la flexibilité que les enseignants demandent », tout comme les problèmes de recrutement des enseignants, a-t-elle défendu mercredi matin sur Sky News.

Au petit matin, la gare londonienne de King’s Cross, par laquelle transitent chaque jour des milliers de travailleurs, était exceptionnellement calme, la grève des employés du rail empêchant de nombreuses personnes de se rendre sur leur lieu de travail.

Malgré la grève de la police aux frontières, l’aéroport d’Heathrow à Londres est « totalement opérationnel » mercredi matin, a annoncé un porte-parole, rappelant que des militaires ont été déployés pour pallier l’absence des grévistes.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Grèves au Royaume-Uni : Rishi Sunak cherche la sortie de crise

« Position intenable du gouvernement »

Des enseignants manifestent à Londres, le 1er février 2023.

« Je n’aimerais vraiment rien tant (…) qu’avoir une baguette magique et vous payer tous plus », avait assuré lundi le premier ministre Rishi Sunak lors d’une visite à des travailleurs du secteur de la santé. Mais, selon lui, des hausses de salaires alimenteraient l’inflation et dégraderaient davantage les finances publiques.

Dans tous les secteurs, les grévistes demandent en priorité des salaires en ligne avec l’inflation, qui dépasse 10 % depuis des mois, entraînant des millions de Britanniques dans la pauvreté. Et selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international, le pays devrait être cette année la seule économie majeure à subir une récession, avec une contraction de 0,6 % de son produit intérieur brut.

Le Monde Application
La Matinale du Monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Télécharger l’application

Les grévistes dénoncent, en outre, le projet de loi dont le but est d’instaurer un service minimal en cas de débrayages dans une multitude de services publics. Pour les syndicats, il s’agit d’une atteinte au droit de grève, d’une « attaque frontale contre les travailleurs et les syndicats ».

Manifestation devant Downing Street, à Londres, le 1er février.

Le bras de fer porte aussi sur les conditions de travail, les retraites, sur fond d’un mouvement social qui dure depuis le printemps. Pour le seul mois de novembre, l’Office national des statistiques a compté 467 000 journées de travail perdues en raison des conflits sociaux, un chiffre sans précédent depuis 2011. Près d’un million de journées de grèves cumulées avaient alors été comptabilisées. Depuis juin 2022, 1,6 million de jours de travail ont été « perdus ».

Si des espoirs d’avancées sont perceptibles dans le rail, un nouveau débrayage est prévu dès vendredi, tandis que les pompiers ont voté en faveur d’une première grève en vingt ans. Les infirmières et les ambulanciers seront aussi de nouveau en grève en février. Les douaniers britanniques postés en France ont annoncé mercredi qu’ils débrayeront durant les vacances de février.

« La position du gouvernement est intenable. Il ne peut pas s’asseoir sur un mouvement de grève sans précédent et qui grossit », a réagi le secrétaire général du PCS (pour Public and Commercial Services – « Services publics et commerciaux »), le syndicat de l’administration, Mark Serwotka, sur Sky News, l’appelant à « une attitude beaucoup plus réaliste ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Au Royaume-Uni, l’épuisement et la colère des personnels de santé

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.