ÉNERGIE - Les exemples se multiplient depuis quelques semaines et les montants à payer sont exorbitants. On ne compte plus le nombre de boulangers qui sont aujourd’hui étranglés par la hausse très importante du montant de leur facture d’électricité. Et pour eux, les différents dispositifs déjà mis en place par le gouvernement ne suffisent pas toujours.
« Au global, on prend en charge avec [les] différentes aides de l’ordre de 40% de la facture d’électricité », a assuré Élisabeth Borne sur franceinfo, regrettant que la plupart des aides en place ne soient « pas suffisamment connues » des entreprises.
Problème, « 80 % des boulangers ne sont pas couverts par le bouclier tarifaire », s’inquiétait il y a quelques jours la confédération nationale des boulangers-patissiers. Avant une rencontre prévue ce mardi 3 janvier à Bercy autour de Bruno Le Maire, la Première ministre a donc dévoilé une nouvelle mesure pour leur venir en aide.
Les boulangers pourront « demander le report du paiement de leurs impôts et cotisations sociales » pour dégager de la trésorerie, a tout d’abord annoncé la cheffe du gouvernement. Et d’assurer que les préfectures seraient mobilisées pour étudier les difficultés qu’il resterait « au cas par cas ».
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Elle a également demandé aux fournisseurs d’électricité et de gaz de permettre aux boulangers d’« étaler » le paiement de leurs factures énergétiques. Bruno Le Maire reçoit d’ailleurs les énergéticiens pour leur réclamer de faire les efforts indispensables qui leur sont demandés. « Trop de fournisseurs ne respectent pas les engagements qu’ils ont pris », a dénoncé le ministre avant la rencontre avec eux.
Le Maire met la pression sur les énergéticiens
À l’issue de ces échanges, le ministre de l’Économie a annoncé plusieurs engagements pris par les fournisseurs d’énergie, dont la possibilité pour les boulangers de résilier leur contrat sans frais en cas de hausse « prohibitive » des coûts.
La majorité des entreprises, notamment les boulangers « paient leur énergie au mois le mois », avait souligné Élisabeth Borne, contrairement aux ménages dont la facture est lissée sur toute l’année. « Les tarifs sur les premiers mois de l’année sont beaucoup plus élevés, ils ne sont pas représentatifs de ce que les entreprises paieront sur l’année », veut croire la cheffe du gouvernement. Le gouvernement souhaite aussi voir figurer le bénéfice des différents dispositifs d’aide sur les factures, ce à quoi les fournisseurs se sont aussi engagés.
Le locataire de Bercy a durci le ton listant des comportements « pas acceptables » des énergéticiens : « Il y a certaines entreprises ont mis le couteau sous la gorge des PME, en disant ’Vous avez deux trois heures pour renouveler votre contrat’, (...) des entreprises qui ont accepté de négocier le contrat mais en demandant des frais de renégociation absolument prohibitifs. Nous avons avec les ministres concernés tous les exemples, les noms des entreprises, la date de ces pratiques. Nous les donnerons si ces pratiques se renouvellent », a-t-il mis en garde.
Objectif de ces mesures : soulager la trésorerie de ces artisans pris à la gorge, leur permettre de passer l’hiver en attendant des mois plus cléments et éviter licenciements et fermetures. « Nous écrirons cette semaine aux 33.000 boulangers de France une lettre personnalisée pour nous assurer qu’ils ont connaissance des dispositifs » , a conclu Bruno Le Maire.
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