SANTÉ - « Ça devient dramatique. » Dans une interview pour France Info ce jeudi 26 octobre 2023, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Pierre-Olivier Variot, a alerté sur la pénurie actuelle de médicaments en France : près de 4 000 produits sont actuellement en rupture de stock ou en risque de rupture.
Parmi les médicaments touchés, on retrouve l’amoxicilline et la cortisone, mais aussi des « anticancéreux, des antihypertenseurs, des antalgiques, des antidiabétiques », liste Pierre-Olivier Variot. Si certaines pénuries sont « ponctuelles », et devraient durer « un mois, deux mois, certaines peut-être plus », le président de l’USPO est beaucoup plus inquiet au sujet des « ruptures qui s’inscrivent dans la durée ».
L’an dernier, la France était déjà touchée par ces pénuries, notamment d’amoxicilline. Une situation comparable à celle de cette année, même si ce ne sont pas forcément les mêmes molécules qui sont touchées.
Plusieurs raisons à ces pénuries
En réalité, cela fait déjà une dizaine d’années que la France est touchée par des pénuries de médicaments, selon Pierre-Olivier Variot. Et ce pour plusieurs raisons. « Il y a une inadéquation entre la production et les besoins. Typiquement, c’est ce que l’on a connu l’an dernier avec le paracétamol », analyse le président de l’USPO. « Cela peut être aussi quand un médicament ne passe pas un test, cela veut dire que tout un lot va être retiré. »
La production d’une cinquantaine de médicaments va être relocalisée, avait annoncé Emmanuel Macron en juin dernier. Ce qui réglera sûrement la crise pour les produits concernés. « Le fait qu’on ne soit pas dépendants d’autres nations pour la production de médicaments essentiels, c’est fondamental », rappelle Pierre-Olivier Variot. Le gouvernement a aussi annoncé en septembre que certains antibiotiques seront vendus à l’unité en pharmacie.
Autre raison évoquée, à laquelle il n’a pas d’explication : « Une partie des médicaments qui s’évapore, qui disparaît, entre l’industriel et l’officinal. » Il assure : « On n’arrête pas de poser la question à l’Agence du médicament, pour mettre de la transparence dans le circuit. » Mais pour l’instant, personne n’a de réponse à ce mystère.
À voir également sur Le HuffPost :