Frelon asiatique : un plan national de lutte voté par le Sénat

Le Sénat a voté ce jeudi l'instauration d'un plan national de lutte contre la prolifération des frelons asiatiques en France. Ce prédateur des abeilles, espèce invasive apparue il y a 20 ans en France, s'est largement répandu depuis. Il est responsable d'environ 20% de la mortalité dans les ruchers et représente une perte annuelle de 12 millions d'euros pour la filière apicole. Le texte doit désormais être transmis à l'Assemblée nationale.

"Le frelon bouleverse les écosystèmes en s'attaquant aux abeilles pollinisatrices. C'est donc toute la chaîne alimentaire qui est impactée", a fait valoir ce vendredi sur franceinfo Michel Masset, sénateur RDSE (composé de radicaux et radicaux de gauche), initiateur du texte. Cette espèce est "une calamité apicole, un fléau pour la biodiversité et un facteur de risques insuffisamment pris en compte", s'est inquiété le rapporteur Jean-Yves Roux (également RDSE).

Le texte prévoit la création d'un plan national de lutte, alors que "les collectivités comme les préfectures agissent aujourd’hui en ordre dispersé", souligne le texte. Concrètement, toute personne qui détecte la présence d'un nid de frelon sur son terrain sera tenue de le signaler à la préfecture, et cette dernière devra "procéder à la destruction du nid". Jusqu'à présent, la destruction des nids restait généralement à la charge des particuliers, même si certaines collectivités locales prenaient en charge une partie des frais.

Le plan comprend également des indicateurs de suivi de la prolifération de l'espèce. Les départements seront ainsi classés en catégories en fonction de l'importance des dégâts causés par la présence des frelons asiatiques.

Le plan prévoit enfin des indemnités pour les exploitants apicoles en cas de dommages dus aux frelons asiatiques. "Les pertes sont très lourdes. Il n'y a pas d'assurance", a souligné Michel Masset. Un fonds sera créé et les critères d'indemnisation seront précisés lors des prochains débats à l'Assemblée nationale. Une indemnisation "indispensable à la fois au repeuplement des ruchers garants de la pollinisation des cultures et de la flore, mais également à la sécurisation du modèle économique de l’apiculture", pour ainsi "défendre une filière française", note le texte.