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Formation des enseignants : Emmanuel Macron annonce un concours à bac + 3 plutôt qu’à la fin du master

En déplacement dans une école primaire parisienne, le président de la République a dévoilé, vendredi, son projet de nouveau parcours de formation des professeurs, qui sera mis en œuvre dès la rentrée de septembre. Il a aussi évoqué la sécurité des établissements.

Le Monde

Publié le 05 avril 2024 à 12h30, modifié le 05 avril 2024 à 17h03

Temps de Lecture 3 min.

Le président de la République, Emmanuel Macron,  la maire du 9ᵉ arrondissement de Paris, Delphine Bürkli, la ministre déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées, Fadila Khattabi, et la ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, Nicole Belloubet, à l’école primaire Blanche, à Paris, le 5 avril 2024.

Alors que le premier ministre, Gabriel Attal, avait déclaré emmener avec lui « la cause de l’école à Matignon », le président de la République, Emmanuel Macron, en visite vendredi 5 avril à l’école parisienne Blanche (9e arrondissement), entend bien montrer qu’il garde la main sur ce sujet érigé comme l’une des grandes causes de son second quinquennat.

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« Ce déplacement s’inscrit dans le prolongement du cap fixé par le président de la République pour changer le visage de notre école publique, a détaillé l’Elysée. Une transformation qu’il souhaite poursuivre pour une école de l’exigence des savoirs, une école de l’apprentissage du civisme et de l’autorité et une école active qui assure le bien-être et l’émancipation de chacun. »

Le chef de l’Etat a échangé avec une classe d’unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA), puis a visité le LAB9A, laboratoire de formation académique visant à une meilleure inclusion des élèves atteints de troubles autistiques, situé dans le même établissement. A cette occasion, il en a profité pour confirmer la mise en œuvre de la réforme de la formation des enseignants du premier degré, annoncée il y a plus d’un an et dont les détails étaient attendus. « Nous allons ouvrir des licences pour préparer au professorat des écoles dès la rentrée prochaine », a fait savoir le président, pour qui l’objectif est double : augmenter la qualité de la formation, mais aussi renforcer l’attractivité de ce métier afin de répondre à la crise du recrutement.

« Ecoles normales du XXIe siècle »

« On donnera ensuite un accès direct à un master. Et on va faire de nos masters les écoles normales du XXIe siècle. Là, l’idée, c’est qu’on aura des gens qui s’inscriront dès le post-bac, on les forme tout de suite aux apprentissages de base et ensuite [on aura] un M1, M2 très professionnalisé et qui sera rémunéré », a-t-il déclaré. En master 1, les étudiants auront le statut d’élève-fonctionnaire et seront rémunérés 900 euros net, d’après Matignon (l’Elysée avait annoncé, plus tôt dans la journée, une rémunération de 1 400 euros net). En seconde année de master, les élèves auront celui de fonctionnaire stagiaire et seront payés 1 800 euros net.

Plus tard, devant la presse, le chef de l’Etat a confirmé que le concours se passerait « à la fin de la licence », au niveau bac + 3, plutôt qu’au niveau master aujourd’hui. Les futurs enseignants du second degré seront également concernés par un concours à l’issue de la licence. L’Elysée a aussi précisé que les textes, relatifs à cette réforme, seraient entérinés d’ici le printemps et que les premières licences verront le jour à la rentrée 2025.

La réforme est conforme à celle présentée dans le document de travail du ministère intitulé « Les écoles normales du XXIe siècle. Stratégie de formation et de recrutement des futurs professeurs », qui prévoyait d’avancer les concours à la fin de la troisième année de licence pour les futurs professeurs des écoles (premier degré) et ceux des collèges et lycées (second degré). Ce projet déjuge ainsi la réforme de 2022, décidée sous le premier quinquennat de M. Macron, qui avait déplacé les épreuves de la fin de la première année de master à la fin de la deuxième année. La validation du diplôme à bac + 5 resterait nécessaire pour devenir titulaire.

A l’issue de la visite présidentielle, l’Elysée a annoncé 98 millions d’euros supplémentaires pour le pacte enseignant, dès la rentrée prochaine, alors que 750 millions avaient déjà été prévus pour 2024, confirmant une information du Parisien. Le « pacte » dont la mise en place à la rentrée 2023 avait été laborieuse, se matérialise sous forme d’enveloppes à répartir entre les enseignants volontaires, dans chaque établissement, pour rémunérer un éventail de missions supplémentaires, telles que les remplacements de courte durée, l’accompagnement des élèves décrocheurs en lycée professionnel ou encore la conduite de « projets innovants »

« L’école doit rester un sanctuaire »

Durant ce déplacement, la sécurisation des abords des établissements a aussi été évoquée. Cette question est revenue au centre des préoccupations, cette semaine, à la suite de deux agressions : celle de Samara, 13 ans, rouée de coups à la sortie de son collège à Montpellier, le 2 avril, et celle d’un collégien de 15 ans, emmené à l’hôpital en urgence absolue jeudi 4 avril au soir après avoir été passé à tabac par plusieurs personnes alors qu’il rentrait chez lui après les cours, à Viry-Châtillon (Essonne).

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« Nous sommes intraitables et nous continuerons de l’être. L’école doit rester un sanctuaire pour nos enfants, leurs familles et les enseignants. C’est pourquoi la ministre a annoncé un plan de renforcement des moyens de sécurité » pour les établissements, a déclaré le président en faisant référence à la réunion, la veille, rassemblant les recteurs d’académie, les préfets et les procureurs, Place Beauvau, en présence des ministres de l’intérieur, de la justice et de l’éducation nationale. Durant celle-ci, le gouvernement avait notamment confirmé la création d’une équipe mobile de sécurité nationale, annoncée le 29 mars par Nicole Belloubet, et le lancement d’un « réseau d’appui éducatif », qui consisterait à déployer des assistants d’éducation (AED) pour aider à la sécurisation des écoles et des établissements du secondaire.

Le chef de l’Etat a aussi rappelé que le gouvernement était engagé dans la lutte contre le harcèlement en ligne, à travers la formation des enseignants et le travail sur la « responsabilité des plates-formes ». Il a aussi précisé son souhait de renforcer l’« accompagnement et la responsabilisation des familles ». Enfin, il a énoncé des mesures, déjà évoquées par Gabriel Attal lors de son discours de politique générale le 30 janvier, comme la proposition faite aux familles de « placer les enfants difficiles » en internat.

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