“Ce 25 mai marque les deux ans du sinistre meurtre de George Floyd”, cet Africain-Américain âgé de 46 ans dont l’agonie, sous le genou du policier blanc Derek Chauvin, filmée et largement diffusée, avait provoqué une véritable onde de choc dans une société américaine blasée “par l’incessante et redondante litanie de meurtres de citoyens noirs”, note le chroniqueur Charles Blow dans les colonnes du New York Times.

Cette mort-là, celle de George Floyd, à Minneapolis, “avait jeté des dizaines de milliers de personnes dans les rues, et certains y voyaient déjà le ferment d’une potentielle révolution, un point d’inflexion, une prise de conscience du racisme systémique, un nouveau départ de l’Amérique sur la longue route vers l’absolution de son péché originel”, souligne le chroniqueur.

Un bilan amer

Deux ans plus tard, le bilan est amer. Certes, “de bonnes choses sont sorties de ces protestations, reconnaît le New York Times. Certains États et municipalités ont réformé leur police, de l’argent a afflué dans les coffres de nombreux organismes luttant pour la justice raciale et en particulier dans ceux de l’organisation Black Lives Matter [“Les vies des Noirs comptent”].” Des Américains ont entamé à titre individuel une nécessaire mue “pour devenir activement antiracistes et des artistes de tout poil ont couvert les rues et les murs du pays de fresques et d’œuvres de street art qui ont transformé, un temps, le paysage”.

Mais pour Charles Blow, l’espoir d’un changement sur le plan national n’a été qu’une illusion : “Le soutien au mouvement Black Lives Matter a diminué, les projets de réforme de la police au niveau fédéral […] ont échoué au Sénat et les fondateurs de l’organisation Black Lives Matter sont englués dans une polémique sur la façon dont ils ont utilisé les fonds récoltés.”

Le “grand effacement a commencé”, note-t-il, et rien n’exprime mieux cette réalité que “la disparition progre