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Canada : à Montréal, l’accès aux bibliothèques sera interdit aux personnes qui sentent mauvais

Au Canada, les bibliothèques publiques sont connues pour être des refuges pour les personnes sans-abri.
Au Canada, les bibliothèques publiques sont connues pour être des refuges pour les personnes sans-abri. yossarian6 / stock.adobe.com

À partir de janvier 2024, les usagers des bibliothèques publiques de la ville dont l’hygiène sera jugée douteuse pourront être expulsés de l’établissement et recevoir une amende.

La mesure est loin de faire l’unanimité. La municipalité de Montréal a décidé de modifier fin novembre le règlement intérieur des bibliothèques de la ville en interdisant désormais l’accès aux personnes qui ont une «hygiène corporelle qui incommode les autres usagers ou le personnel», rapporte le média local La Presse. Cette mesure, qui doit entrer en vigueur en janvier prochain, prévoit de sérieuses sanctions en cas d’infractions. Outre l’expulsion des lieux, une amende entre 350 et 1000 dollars (entre 235 et 675 euros) sera infligée pour la première infraction à la règle. En cas de récidive, l’amende pourrait s’élever jusqu’à 3000 dollars soit environ 2800 euros. Il sera également interdit de dormir dans les bibliothèques.

Au Canada, les bibliothèques publiques sont connues pour être des refuges pour les personnes sans-abri, leur offrant de la chaleur, de la sécurité, un accès à Internet et du lien social. Ces nouvelles mesures qui concernent les 45 bibliothèques de Montréal ont ainsi fait réagir le milieu associatif canadien de défense des sans-abri. Ces associations dénoncent des mesures discriminatoires et une «dérive très inquiétante». «Cette nouvelle règle remet en question le fait que les sans-abri soient les bienvenus dans l'écosystème de la bibliothèque avec tout ce qu'elle offre - ordinateurs, livres, connexion avec d'autres personnes», déclare James Hugues président-directeur général de la Mission Old Brewery, une association de défense de sans-abri au Canada, à CTV News. 

Mesure «choquante et alarmante»

Dans La Presse, Annie Savage, directrice du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) parle de mesure «extrêmement choquante et alarmante». «C’est une tendance, dans beaucoup de lieux publics, de dire que ce n’est pas leur rôle d’accueillir les personnes en situation d’itinérance. On rentre dans une zone extrêmement propice à la stigmatisation des personnes les plus marginalisées», poursuit-elle.

Du côté de la mairie de Montréal, la mesure est assumée et justifiée. «En aucun cas, la discrimination n'a sa place à Montréal. Il faut cependant reconnaître que le personnel des bibliothèques vit des situations délicates et complexes, qui nécessitent d'être mieux encadrées», écrit la maire Valérie Plante dans un message publié sur le réseau social X.

Depuis quelques années, de plus en plus de sans-abri trouvent refuge dans les bibliothèques publiques de Montréal. En septembre dernier, l’Association des bibliothèques publiques du Québec avait demandé «l’embauche d’intervenants sociaux pour faire face à ces nouveaux défis».

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42 commentaires
  • anonyme

    le

    Ça va être dur pour ma belle mère.

  • Minot

    le

    Diantre ! Pour illustrer l’article on montre la photo d’une femme. Cela est choquant, n’est-il pas ?

  • MomoleDodo

    le

    L’odeur corporel comme critère est un choix maladroit. Il faut trouver d’autres critères moins dégradants et méprisants

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