PROCHE-ORIENT - Au lendemain de la mort de Saleh al-Arouri, Israël n’a pas revendiqué la frappe. Pourtant le Liban en est persuadé : le bâtiment où se trouvait le numéro 2 du Hamas a été ciblé par des « missiles guidés » tirés depuis un avion de chasse israélien, a déclaré à l’AFP ce mercredi 3 janvier un haut responsable de sécurité libanais.
Le responsable de sécurité, informé des enquêtes préliminaires et qui a requis l’anonymat a évoqué auprès de l’AFP le caractère hautement « précis » de la frappe d’une part, et le poids conséquent des missiles, qui pesaient environ « 100 kilogrammes » chacun.
Saleh al-Arouri et six autres responsables et cadres du Hamas ont été tués dans cette attaque qui a touché les bureaux du mouvement islamiste mardi soir dans le fief du puissant Hezbollah libanais, pro-iranien. D’après l’agence officielle libanaise Ani, la frappe visant pour la première fois les abords de Beyrouth depuis le début de la guerre à Gaza avait été menée par un drone.
La tension monte entre Israël et le Liban
Parmi les six missiles tirés, quatre ont explosé, selon le responsable dont deux ayant détruit deux étages avant de toucher directement la salle de réunion des responsables du Hamas. L’armée libanaise a constaté que les restes de missiles correspondaient à ceux qu’Israël avait tirés sur le sud du Liban, a-t-il ajouté.
Si l’armée israélienne n’a pas revendiqué la frappe, elle a affirmé mercredi se préparer à « tout scénario ».
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza le 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien, qui dit intervenir en soutien au mouvement palestinien, échange quotidiennement des tirs avec Israël à la frontière libano-israélienne.
« Nous ne craignons pas la guerre », assure le Hezbollah
Plus de 165 personnes ont été tuées au Liban, pour la plupart des combattants du Hezbollah mais aussi plus de 20 civils parmi lesquels trois journalistes, selon un décompte de l’AFP.
Dans la foulée de l’attaque mardi soir, le Hezbollah a affirmé que l’« assassinat ne resterait pas impuni ». Ce mercredi, le chef du groupe Hassan Nasrallah a mis en garde Israël contre le déclenchement d’une guerre au Liban, assurant que sa formation se battrait « sans limites ». « Nous ne craignons pas la guerre », a-t-il martelé.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a lui accusé Israël de « vouloir entraîner le Liban dans une nouvelle phase de confrontation ».
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