Dans une escalade qui sonne comme une provocation envers l’Iran, Israël a porté un coup cinglant à « l’axe de la résistance ». Lundi 1er avril, des frappes attribuées à l’aviation israélienne ont pulvérisé le consulat iranien à Damas, la capitale syrienne, tuant deux commandants de la Force Al-Qods, ainsi que cinq autres membres de cette branche des gardiens de la révolution chargée des opérations extérieures.
Au cœur de Mazzeh, le quartier des ambassades de Damas, il ne reste plus qu’un amas de gravats et la porte du bâtiment indiquant « section consulaire de l’ambassade d’Iran ». En fin d’après-midi lundi, des frappes aériennes ont entièrement détruit cet édifice situé dans le complexe de l’ambassade d’Iran. La représentation diplomatique, ornée d’un immense portrait de Ghassem Soleimani, l’ancien chef de la Force Al-Qods, tué en janvier 2020 dans une attaque de drone américaine en Irak, était fermée à l’occasion du treizième jour de Norouz, la fête traditionnelle célébrant le nouvel an du calendrier persan.
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a affirmé mardi que ces frappes « ne resteraient pas sans réponse ». « Jour après jour, nous assistons au renforcement du front de résistance et au dégoût et à la haine des nations libres contre la nature illégitime » d’Israël, « et ce crime lâche ne restera pas sans réponse », a déclaré le président iranien, condamnant un « acte d’invasion inhumain, agressif et méprisable comme une violation flagrante des réglementations internationales ».
Le ministre des affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, a pour sa part appelé « la communauté internationale » à apporter « une réponse sérieuse » à ces « actions criminelles ». Son porte-parole a ajouté que la République islamique décidera du type de réaction et de punition qu’il adoptera contre l’Etat hébreu.
Le chef de la diplomatie iranienne a, par la suite, fait savoir que le chargé d’affaires de la Suisse, qui représente les intérêts des Etats-Unis en Iran où ils ne disposent pas d’ambassade, avait été convoqué. « Un message important a été adressé au gouvernement américain, puisqu’il soutient l’entité sioniste. L’Amérique doit prendre ses responsabilités », a souligné le ministre, cité par l’agence iranienne Irna.
« En visant le consulat d’Iran à Damas, qui est considéré comme un territoire iranien selon les lois internationales, Israël met l’Iran au pied du mur. Les règles d’engagement du passé sont désormais complètement caduques. Ne pas réagir n’est plus une option pour Téhéran », estime Hamidreza Azizi, chercheur à l’institut de recherche Stiftung Wissenschaft und Politik à Berlin.
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