La qualité en baisse mais les prix en hausse : six produits de grandes marques épinglés pour "cheapflation"

par J.F.
Publié le 7 février 2024 à 8h03, mis à jour le 7 février 2024 à 9h23

Source : Bonjour !

L'association de défense des consommateurs Foodwatch a épinglé mardi six produits de grandes marques dont la composition a été altérée, avec des matières premières de moindre qualité, tandis que leurs prix augmentaient.
Des marques comme Nestlé, Findus ou Fleury Michon ont été prises en flagrant délit de "cheapflation".

Un nouveau mot pour désigner une pratique désavantageuse pour les consommateurs, en pleine période d'inflation. La "cheapflation", contraction de "cheap" ("bon marché") et "inflation", consiste à réduire la quantité d'ingrédients, à les supprimer ou à les remplacer par des substituts moins chers ou de moindre qualité. C'est ce que reproche l'association de consommateurs Foodwatch à six grandes marques épinglées mardi 6 février. 

Foodwatch pointe ainsi des bâtonnets de surimi Fleury Michon, qui comprennent 11% de chair à poisson en moins, alors que le prix au kilo a augmenté de 40% entre 2021 et 2023. L'association cite aussi une mayonnaise Maille (marque du groupe Unilever), un chocolat Milka (Mondelez), des rillettes Bordeau Chesnel, les chocolat After Eight (Nestlé) ou un poisson de la marque Findus (Nomad Foods). 

Ainsi, de l'huile de palme a fait son apparition dans les After Eight, dont le prix a augmenté de 7,4% entre fin 2021 et 2024 ; la quantité de viande de poulet a diminué de 5,5% dans les rillettes, pour un prix en hausse de 31% ; et dans la mayonnaise incriminée la proportion de jaunes d'œufs est passée de 9,3% à 7%, quand son prix a bondi de 12,16%.

"L'inflation pourrait avoir encouragé les industriels à recourir à ces pratiques"

"Nous avons identifié des exemples remontant jusqu'en 2016, bien avant le début de la hausse des prix alimentaires. Le phénomène n'est donc pas récent, mais l'inflation pourrait avoir encouragé les industriels à recourir à ces pratiques", a expliqué Foodwatch sur son site internet, dans le cadre d'une enquête menée avec l'émission "France grand format" sur France 2. "Nous avons interpellé les fabricants, qui justifient généralement ces changements par une hausse du prix des matières premières en période d'inflation. Pour Foodwatch, cela n'excuse en rien l'opacité sur les changements de recette ou de format, ni la hausse des prix qui y est corrélée", a ajouté l'association, dénonçant également la "shrinkflation" (ou "réduflation" puisqu'il s'agit de la réduction du poids d'un produit pour un prix identique).

Contrairement à la "cheapflation", la "shrinkflation" fait l'objet de mesures politiques. Le gouvernement travaille à un projet d'arrêté contraignant d'ici mars les supermarchés à expliciter davantage cette pratique des fabricants de produits de grande consommation, agro-industriels ou distributeurs, consistant à réduire les quantités des produits vendus plutôt que d'augmenter - trop - significativement les prix.


J.F.

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