Norman Thavaud : l’enquête pour viols et corruption de mineurs visant le youtubeur classée sans suite

INFO LE PARISIEN. Le youtubeur star était visé, depuis janvier 2022, par une enquête préliminaire pour viols, agressions sexuelles et corruption de mineurs. Sept jeunes femmes ont été entendues et trois avaient porté plainte contre lui.

    Selon nos informations, confirmées par le parquet de Paris, l’enquête préliminaire pour viols et corruption de mineurs visant le youtubeur Norman Thavaud vient de faire l’objet d’un classement sans suite, les infractions n’ayant pas suffisamment été caractérisées. « Nous prenons acte du classement sans suite, nous continuons de considérer que les éléments constitutifs des infractions reprochées à Norman Thavaud sont caractérisés. Nous nous réservons le droit de déposer une plainte avec constitution de partie civile », ont réagi d’une seule voix les avocats de plusieurs parties civiles, Mes Jennifer Cambla, Clément Pialoux et Charles Heran, contactés par nos soins.

    Le parquet de Paris avait été destinataire, en août 2021, d’une dénonciation des autorités canadiennes qui transmettait une procédure mettant en cause Norman Thavaud, pour des faits de corruption de mineur. En janvier 2022, une enquête avait été ouverte, et confiée à la Brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire de Paris.

    Sept jeunes femmes ont été entendues par les enquêteurs. Trois d’entre elles, âgées de 17 à 19 ans, ont déposé plainte contre Norman Thavaud. Le youtubeur star aux 12 millions d’abonnés avait été placé en garde à vue le 5 décembre 2022. La mesure avait été levée le lendemain soir, sans poursuites, le temps de prolonger les investigations.

    Norman Thavaud évoque des « rapports consentis »

    Pendant sa garde à vue, Norman Thavaud « n’a pas contesté la matérialité des faits, mais l’absence de consentement », a précisé le parquet de Paris. « Il estimait pour sa part que les échanges étaient réciproques et les rapports consentis. Chacun a maintenu sa position en confrontation ».

    La qualification de corruption de mineur « a été écartée, au motif que l’âge des jeunes filles n’a jamais été précisé en début de prise de contact et qu’elles n’avaient pas d’apparence physique ni de discours laissant supposer de la part du mis en cause une particulière attirance pour les enfants ni les corps enfantins ». En outre, « il ne ressort d’aucun élément du dossier un indice de volonté de perversion de la jeunesse - requis pour retenir cette qualification », a justifié le ministère public.



    Quant aux qualifications de viol et d’agression sexuelle, elles n’ont pas été retenues « dès lors que les échanges préalables aux rencontres étaient systématiquement sentimentaux et le plus souvent sexualisés et sans ambiguïté ». « Il apparaît ainsi que les consentements n’ont pas été trompés, et que la pression de ne pouvoir revoir le mis en cause ou son insistance ne peuvent suffire à caractériser la contrainte », a ajouté le parquet.

    En août 2018, le nom de Norman Thavaud, avait été cité dans la vague #BalanceTonYoutubeur à la suite d’un tweet de Lucas Hauchard, alias Squeezie, le numéro 1 des youtubeurs français. Il y dénonçait le comportement inapproprié de certains vidéastes qui « profitent de la vulnérabilité psychologique de jeunes abonnées pour obtenir des rapports sexuels ».