Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les funérailles de Dominique Bernard, un ultime hommage d’Arras sous haute surveillance

Dominique Bernard a été nommé chevalier de la Légion d’honneur par la présidence de la République, dans un décret paru jeudi au « Journal officiel ».

Le Monde avec AFP

Publié le 19 octobre 2023 à 07h42, modifié le 19 octobre 2023 à 16h53

Temps de Lecture 2 min.

Avec émotion et sous haute surveillance, Arras a rendu, jeudi 19 octobre, un dernier hommage au professeur de français Dominique Bernard, poignardé à mort devant son collège-lycée par un ancien élève radicalisé. Son assassinat a placé la France en état d’alerte. Les obsèques du professeur de 57 ans, marié à une enseignante et père de trois filles aujourd’hui majeures, se sont déroulées dans la matinée dans la cathédrale d’Arras, en présence d’Emmanuel Macron, de son épouse, Brigitte Macron, et du ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal.

« Sensible et discret, il n’aimait pas le bruit et la fureur du monde. Il aimait profondément ses filles, sa mère et sa sœur. Nous nous aimions », a déclaré son épouse, Isabelle, elle aussi enseignante, devant un millier de personnes présentes dans la cathédrale d’Arras.
« Il n’aimait pas la foule et les honneurs, les cérémonies, qu’il avait en horreur », a-t-elle ajouté, égrainant la liste des nombreux artistes qu’il appréciait, de Gracq à Baudelaire en passant par Kubrick et Le Titien.

La cérémonie, présidée par l’évêque d’Arras, Olivier Leborgne, a été retransmise sur grand écran sur une place du centre-ville, devant près de 600 personnes selon la préfecture du Pas-de-Calais, certaines enlacées avec leurs proches, d’autres une rose blanche a la main. Une photo de l’enseignant était affichée sur la façade de l’hôtel de ville. « Nous sommes désemparés, mais ensemble. Nous sommes là, abasourdis, mais refusant de nous laisser écraser », a lancé l’évêque. « Ta silhouette, je la vois dans la salle des profs, je vois ta chemise, toujours, le gobelet que tu tiens, ton sourire malicieux parce que tu as un truc marrant à dire », a poursuivi une collègue, Aurélie.

Dans un décret paru au Journal officiel jeudi, la présidence de la République a en outre annoncé nommer le professeur au grade de chevalier de la Légion d’honneur, plus haute décoration honorifique française. Il « s’est interposé d’abord, et a sans doute sauvé lui-même beaucoup de vies », avait dit Emmanuel Macron le jour de l’attentat.

« Si seulement ça pouvait créer un électrochoc »

La mort de Dominique Bernard le 13 octobre, survenue presque trois ans jour pour jour après l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, en région parisienne, par un jeune homme radicalisé, a suscité une onde de choc, en particulier chez les enseignants.

Dans un entretien paru mercredi dans l’hebdomadaire chrétien La Vie, la mère et la sœur de l’enseignant, décrit par ses collègues et ses élèves comme un homme passionné et à l’écoute, disent espérer qu’il « soit le dernier » professeur assassiné. « Si seulement ça pouvait créer un électrochoc pour nous faire dire à tous qu’il faut de la tolérance, pour que la France reste une terre d’accueil », ajoutent-elles.

La France est passée en alerte « urgence attentat » dès le soir de l’attaque, menée par Mohammed Mogouchkov, un Russe radicalisé qui se revendique de l’organisation Etat islamique. L’assaillant a été mis en examen pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste et écroué mardi soir. Son frère de 16 ans l’est pour complicité, et un cousin de 15 ans pour abstention volontaire d’empêcher un crime. Mohammed Mogouchkov avait semé la panique dans l’établissement deux couteaux en main, tuant Dominique Bernard avant de blesser trois autres adultes, dont deux grièvement, puis d’être interpellé.

Fiché pour radicalisation, il était suivi par la DGSI « depuis la fin du mois de juillet », selon Gérald Darmanin, en raison des liens avec son frère emprisonné pour sa participation à un projet d’attentat visant l’Elysée, et son père, lui aussi « fiché S ». Ce dernier, expulsé en 2018, se trouve « très probablement » en Géorgie, selon une source policière.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.