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Charles Caudrelier remporte l'Arkéa Ultim Challenge en 50 jours

Charles Caudrelier, 50 ans lundi, a remporté ce mardi à Brest l'Arkéa Ultim Challenge, première course autour du monde en multicoque géant. Le skippeur du Maxi Edmond de Rothschild a coupé la ligne à 8 h 37'42''. Il a bouclé le parcours en 50 j. 19 h 7'42''. Le deuxième, Thomas Coville, est attendu à partir de jeudi.

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Le grand Charles a encore grandi. Au lendemain de son cinquantième anniversaire, Charles Caudrelier a remporté haut la main, ce mardi matin à Brest, l'Arkéa Ultim Challenge, première confrontation planétaire en multicoque géant partie le 7 janvier. Escorté par une vingtaine de bateaux, le skippeur du Maxi Edmond-de Rothschild, vainqueur de la Route du Rhum 2022 il y a quinze mois, a coupé la ligne à 8 h 37' 42'', peu après le lever du soleil.

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Le marin, qui a dû patienter trois jours aux Açores (escale technique autorisée par le règlement) afin de laisser passer la tempête Louis qui a déferlé dans le golfe de Gascogne et sur les côtes françaises, a bouclé le parcours, long de 40 000 km (22 000 milles), via les trois grands caps, Bonne-Espérance (Afrique du Sud), Leeuwin (Australie), et le mythique Horn (Amérique du Sud), en 50 j. 19 h 7'42''.

Un palmarès bien fourni

Il ne bat pas le chrono établi en record en 2017 par François Gabart (42 j 16 h), mais s'inscrit dans l'histoire comme le premier à s'imposer en course et sur un multicoque volant. Caudrelier ajoute une victoire de plus à un palmarès déjà bien fourni (Solitaire du Figaro 2004, Transat Jacques-Vabre 2009, 2013, 2021, Volvo Ocean Race 2011-2012 avec Franck Cammas sur Groupama et 2017-2018 aux commandes de Dongfeng, Route du rhum 20222...) et confirme, s'il en était besoin, qu'il fait partie des plus grands marins en solitaire.

Avant lui, seuls sept skippeurs ont tenté l'aventure autour de la planète en multicoque, en mode record. Trois l'ont réalisée avec un ou deux arrêts techniques - Alain Colas (1973-1974), Philippe Monnet (1986-1987), Olivier de Kersauson (1989) - et quatre l'ont accomplie sans escale : Francis Joyon (2004 et 2008), Ellen MacArthur (2005), Thomas Coville (2009, 2011, 2016) et François Gabart (2017).

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Ce défi inédit autour du globe, Caudrelier le préparait depuis trois ans. Le 7 janvier dernier à Brest, il était prêt, son trimaran aussi, mais il mesurait l'ampleur de la tâche qui l'attendait lui et ses cinq compagnons d'aventure : Thomas Coville (Sodebo Ultim 3), Armel Le Cléac'h (Maxi Banque-Populaire XI), Tom Laperche (SVR-Lazartigue), Anthony Marchand (Actual Ultim 3) et Eric Péron (Adagio).

Pendant dix jours, il s'est livré dans la descente de l'Atlantique à un duel d'une rare intensité et à haute vitesse avec Tom Laperche. La course était partie sur un rythme de folie. Mais une violente collision de SVR-Lazartigue avec un objet flottant non identifié coupait court aux espoirs du jeune skippeur contraint à l'abandon à Cape Town (Afrique du Sud). Le 17 janvier, le capitaine du Maxi Edmond-de-Rothschild se retrouvait seul en tête et ne cessait de creuser l'écart pendant que derrière ses rivaux se voyaient pénaliser par des avaries qui les obligeaient à faire un arrêt au stand.

« Il n'a jamais rien lâché tant sur la marche du bateau que quand il fallait réparer un truc. Au niveau mental, il a été incroyable. »

Cyril Dardashti, directeur du Team Gitana

Après avoir construit son succès au fil des jours et porté son avance à un peu moins d'une semaine dans le Pacifique, Caudrelier pouvait dès lors se permettre de gérer sa course et de lever le pied quand les conditions météo devenaient trop corsées. Mais jusqu'au bout, le marin a dû se battre pour maintenir en état un bateau qui a souffert. Si cette première édition a manqué de bagarre sportive, il signe un bel exploit et une belle première. Le deuxième, Coville (Sodebo Ultim3), est attendu à partir de jeudi.

« Aujourd'hui, on l'appelle la machine, commente Cyril Dardashti, directeur du Team Gitana. Il n'a jamais rien lâché tant sur la marche du bateau que quand il fallait réparer un truc. Au niveau mental, il a été incroyable. Il nous a surpris dans la descente de l'Atlantique car il a mené la machine sur un rythme de dingue. Il a mis le curseur très haut, il a voulu montrer qui était le patron. C'est un compétiteur, même une fois seul en tête, il voulait toujours mettre la barre haut. C'est un stressé et un éternel insatisfait. Il fallait souvent le freiner et le convaincre de ralentir. Il le disait, ce n'est pas dans ma nature. Il a été impressionnant. »

Caudrelier : « Le job est fait »

publié le 27 février 2024 à 08h47 mis à jour le 27 février 2024 à 15h37
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